L'Espagnol Prisa pourrait rejoindre le trio repreneur du groupe Le Monde
AFP
Paris - Le groupe de médias espagnol Prisa pourrait devenir associé au trio Bergé-Niel-Pigasse qui doit signer mardi la clôture de la recapitalisation du groupe Le Monde, apprend-on lundi soir de sources proches du dossier.

Prisa détenait jusqu'alors 15% de Le Monde SA, société éditrice du quotidien mais à l'issue de la recapitalistion, le groupe espagnol aurait vu sa participation réduite à 5%.
Dans sa négociation pour entrer dans LML, Prisa a demandé la semaine dernière, à quelques jours de la clôture de l'opération capitalistique, des droits jugés exhorbitants par la rédaction, comme un veto sur la nomination du directeur du journal, fonction éditoriale, sur laquelle seule la société des rédacteurs (SRM), actionnaire de référence pouvait jusqu'alors se prononcer. Certains des droits revendiqué par Prisa existaient à travers un pacte d'actionnaires datant de 2005, négociés à l'époque par Alain Minc et Jean-Marie Colombani qui dirigeaient alors le groupe.
Lundi soir une réunion s'est tenue entre le pôle d'indépendance, regroupant les représentants des sociétés de salariés des différentes composantes du groupe le Monde, avec les investisseurs du trio BNP.
"Lors de cette réunion, le Pôle d'indépendance a eu confirmation qu'il serait envisagé que Prisa entre au capital de Le Monde Libre (LML, créé par Pierre Bergé, Xavier Niel et Matthieu Pigasse), futur actionnaire majoritaire du groupe, en contrepartie de l'abandon des prérogatives consenties par un pacte d'actionnaires datant de 2005. Cette arrivée serait assortie de demandes de droits particuliers sur la gouvernance de LMSA", selon un communiqué interne du Pôle d'indépendance", dont l'AFP a eu connaissance.
"Les investisseurs ont assuré au Pôle que la lettre et l'esprit des engagements figurant dans leur offre et des accords passés seraient intégralement respectés", selon le texte.
Le Pôle regroupe les actionnaires de référence du groupe, dits "actionnaires internes": les sociétés des rédacteurs du Monde, (SRM), celles des personnels des Publications de la Vie catholique, des lecteurs du Monde, des cadres du Monde, des employés du Monde, des personnels du quotidien et celles des personnels du Monde interactif et des personnels de Courrier international
Le Pôle rappelle en outre que "les accords qui doivent être signés ce mardi 2 novembre le seront seulement avec les trois investisseurs dont l'offre a été retenue au mois de juin, dans le cadre des relations de confiance qui se sont établies avec eux au cours des derniers mois".
Compte-tenu des relations de longues dates entre Prisa et Alain Minc, ancien président du Conseil de surveillance évincé en 2008, certains voient dans ces demandes de Prisa, qui pourraient compromettre la récapitaison, la main de cet homme d'influence, souvent considéré comme proche du président Nicolas Sarkozy.
L'accord sur le recapitalisation du groupe Le Monde doit impérativement être conclu mardi, faute de quoi le Tribunal de commerce de Paris pourrait décider dés mercredi d'ouvrir une procédure de redressement qui remettrfait en cause l'opération de recapitalisation décidée avant l'été.