L'Irak reçoit vendredi le dernier camp des mains des Américains
AFP
Nassiriya (Irak) - Les Etats-Unis transfèrent vendredi à l'Irak la dernière des 505 bases militaires dont ils disposaient dans le pays, au lendemain d'une cérémonie à Bagdad pour marquer la fin de neuf ans de présence controversée dans ce pays.
"Vendredi, nous serons en possession des 505 bases dont disposaient les Américains dans le pays. Je pense que c'est le jour le plus important après neuf années d'occupation et ce sera la journée de l'unité nationale", a-t-il indiqué à l'AFP.
"L'Irak ne verra plus aucun soldat, ni convoi étranger après ce retrait et c'est sûr que les Américains auront achevé le retrait dans les prochains jours", a-t-il ajouté.
A l'origine, ce camp de l'Imam Ali, surnommé Adder par les Américains lors de l'invasion de 2003, était une très importante base aérienne utilisée notamment durant la guerre avec l'Iran entre 1980-1988.
Elle avait été largement endommagée lors de l'Opération "Tempête du désert", quand les forces alliées sous la conduite des Etats-Unis avaient bouté hors du Koweït en 1991 les forces de Saddam Hussein.
Ce transfert marquera symboliquement la fin de la présence militaire américaine, même si les soldats américains ont en principe jusqu'à la fin de l'année pour partir. Il ne reste plus aujourd'hui que 4.000 militaires contre près de 170.000 hommes en 2007.
Il intervient au lendemain d'une cérémonie à l'aéroport, endroit emblématique puisque ce fut le premier secteur occupé par l'armée américaine lors de son entrée à Bagdad en mars 2003. L'invasion menée par les Américains devait aboutir à la chute de Saddam Hussein, 24 ans après son arrivée au pouvoir.
Désormais, les 900.000 hommes et femmes des forces irakiennes auront la lourde tâche assurer seuls la sécurité du pays alors que les insurgés, notamment Al-Qaïda, bien qu'affaiblis, peuvent encore faire couler le sang. Ils devront aussi empêcher la résurgence des milices sans pouvoir faire appel à l'aviation et au soutien des Américains.
C'est ce pari qu'ont pris les autorités irakiennes en refusant d'accorder l'immunité demandée par les Etats-Unis pour laisser encore quelques milliers de militaires sur place. En fait, il y aura désormais 157 soldats américains pour poursuivre l'entraînement des troupes.
"L'Irak va être confronté à des défis lancés par les terroristes et par ceux qui vont essayer de diviser le pays, mais les Etats-Unis resteront aux cô tés des Irakiens", a assuré jeudi le secrétaire d'Etat à la Défense Leon Panetta.