L'Iran, affaibli, continue à se faire entendre au sein de l'Opep
AFP
Londres - L'Iran, frappé de sanctions américaines qui l'empêchent de vendre son pétrole à l'étranger et secoué le mois dernier par une vague de protestations, conserve malgré tout sa voix au sein de l'Opep en dépit d'une production en chute libre.
Selon le dernier rapport mensuel de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) publié mi-novembre, l'Iran a produit 2,192 millions de barils de pétrole brut par jour (mbj) au troisième trimestre 2019, soit une baisse de plus de 40% par rapport à son niveau de production de l'année 2017.
Cette baisse, de l'ordre de 1,6 mbj, est supérieure à la limite que s'imposent la plupart des pays membres de l'Opep+ - l'Iran en est exempté - depuis leur accord de décembre 2018 destiné à soutenir les cours du brut, un accord reconduit en juillet lors du précédent sommet, et qui sera en discussion jeudi et vendredi à Vienne.
"Cette situation est vécue comme une injustice par l'Iran car les (autres) membres de l'Opep profitent de cette soudaine baisse de l'offre iranienne" pour atténuer leurs propres limites de production et maintenir leur part de marché, a estimé Bjarne Schieldrop, analyste du groupe de services financiers SEB interrogé par l'AFP.
Avec une demande qui ralentit, il sera difficile pour l'Iran de retrouver le volume perdu sur le marché mondial sans exercer une pression sur les prix.
L'Irak, son voisin et rival, ne s'est d'ailleurs pas privé pour occuper une partie de la place laissée vacante, dépassant ses propres quotas malgré les récriminations du chef de file et bon élève de l'Opep, l'Arabie saoudite.
Si les sanctions américaines n'avaient pas été mises en place, "les cours seraient très bas aujourd'hui" à cause d'une offre mondiale abondante et d'une croissance mondiale qui freine, a ajouté M. Schieldrop.
La République islamique conserve cependant sa légitimité de membre fondateur et une voix forte au sein du cartel.
Elle l'avait d'ailleurs fait entendre lors du précédent sommet lorsque le ministre iranien du Pétrole Bijan Namdar Zanganeh avait dénoncé le "caractère unilatéral" de l'entente sur une limitation de production, pointant sans les nommer la Russie et l'Arabie saoudite.
La rivalité entre Ryad et Téhéran n'est pas nouvelle mais elle est entrée dans une phase dangereuse ces derniers mois avec des attaques contre des tankers et des incidents maritimes, sans oublier des raids sans précédent contre des installations pétrolières saoudiennes de premier plan.
Il est cependant probable que lors du prochain sommet, l'Iran soutienne, aux côtés de l'Arabie saoudite et des autres membres du cartel, un consensus sur une prolongation de l'accord de limitation de la production de pétrole.
Mais la République islamique serait peu encline à une coupe supplémentaire car un carcan plus serré le gênerait dans l'hypothèse où le pays, revenu dans le jeu international, retrouverait un niveau de production comparable à celui d'avant les sanctions.
L'étau américain est pour le moment toujours serré: depuis le retrait des Etats-Unis en mai 2018 de l'accord international sur le nucléaire iranien, l'administration de Donald Trump exerce "une pression extrêmement forte" contre l'Iran qu'elle accuse de chercher à se doter de l'arme atomique et d'avoir une influence "déstabilisatrice" dans la région, selon Tamas Varga, analyste de PVM interrogé par l'AFP.
De son côté, Téhéran accuse "les américains" d'ourdir un "complot" à son encontre, après plusieurs jours de manifestations et troubles déclenchés le 15 novembre par une forte hausse du prix de l'essence dans ce pays secoué par une crise économique.
Cette baisse, de l'ordre de 1,6 mbj, est supérieure à la limite que s'imposent la plupart des pays membres de l'Opep+ - l'Iran en est exempté - depuis leur accord de décembre 2018 destiné à soutenir les cours du brut, un accord reconduit en juillet lors du précédent sommet, et qui sera en discussion jeudi et vendredi à Vienne.
"Cette situation est vécue comme une injustice par l'Iran car les (autres) membres de l'Opep profitent de cette soudaine baisse de l'offre iranienne" pour atténuer leurs propres limites de production et maintenir leur part de marché, a estimé Bjarne Schieldrop, analyste du groupe de services financiers SEB interrogé par l'AFP.
Avec une demande qui ralentit, il sera difficile pour l'Iran de retrouver le volume perdu sur le marché mondial sans exercer une pression sur les prix.
L'Irak, son voisin et rival, ne s'est d'ailleurs pas privé pour occuper une partie de la place laissée vacante, dépassant ses propres quotas malgré les récriminations du chef de file et bon élève de l'Opep, l'Arabie saoudite.
Si les sanctions américaines n'avaient pas été mises en place, "les cours seraient très bas aujourd'hui" à cause d'une offre mondiale abondante et d'une croissance mondiale qui freine, a ajouté M. Schieldrop.
La République islamique conserve cependant sa légitimité de membre fondateur et une voix forte au sein du cartel.
Elle l'avait d'ailleurs fait entendre lors du précédent sommet lorsque le ministre iranien du Pétrole Bijan Namdar Zanganeh avait dénoncé le "caractère unilatéral" de l'entente sur une limitation de production, pointant sans les nommer la Russie et l'Arabie saoudite.
La rivalité entre Ryad et Téhéran n'est pas nouvelle mais elle est entrée dans une phase dangereuse ces derniers mois avec des attaques contre des tankers et des incidents maritimes, sans oublier des raids sans précédent contre des installations pétrolières saoudiennes de premier plan.
Il est cependant probable que lors du prochain sommet, l'Iran soutienne, aux côtés de l'Arabie saoudite et des autres membres du cartel, un consensus sur une prolongation de l'accord de limitation de la production de pétrole.
Mais la République islamique serait peu encline à une coupe supplémentaire car un carcan plus serré le gênerait dans l'hypothèse où le pays, revenu dans le jeu international, retrouverait un niveau de production comparable à celui d'avant les sanctions.
L'étau américain est pour le moment toujours serré: depuis le retrait des Etats-Unis en mai 2018 de l'accord international sur le nucléaire iranien, l'administration de Donald Trump exerce "une pression extrêmement forte" contre l'Iran qu'elle accuse de chercher à se doter de l'arme atomique et d'avoir une influence "déstabilisatrice" dans la région, selon Tamas Varga, analyste de PVM interrogé par l'AFP.
De son côté, Téhéran accuse "les américains" d'ourdir un "complot" à son encontre, après plusieurs jours de manifestations et troubles déclenchés le 15 novembre par une forte hausse du prix de l'essence dans ce pays secoué par une crise économique.