L'Iran condamne le lynchage de quatre chiites en Egypte

AFP

Téhéran - L'Iran a condamné mardi le lynchage de quatre chiites, dont un dirigeant de cette communauté, dans un village d'Egypte dimanche, estimant que ces meurtres étaient le résultat d'un "complot étranger".

L'Iran condamne le lynchage de quatre chiites en Egypte
"L'Iran condamne avec fermeté l'assassinat d'un dirigeant chiite et de trois autres musulmans chiites égyptiens", a déclaré le porte-parole de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi lors de son point de presse hebdomadaire.

Le ministre iranien des Affaires étrangères Ali Akbar Salehi a appelé lundi son homologue égyptien pour "parler de ces meurtres", a-t-il ajouté.

"Nous mettons en garde contre ces actions visant à créer des divisions entre musulmans qui sont un complot étranger", a-t-il ajouté.

Dimanche, des centaines d'habitants d'Abou Moussallam, un village du gouvernorat de Guizeh au sud du Caire, ont cerné la maison d'un musulman chiite après avoir appris qu'un responsable religieux chiite s'y trouvait.

Ils ont lynché ensuite quatre personnes qui se trouvaient à l'intérieur de la maison et blessé d'autres.

Les chiites représentent moins de 1% de la population égyptienne, dans sa très grande majorité de confession sunnite. Le chiisme est en revanche dominant en Irak et en Iran.

Les sunnites sont traditionnellement opposés aux chiites, selon lesquels de nombreux compagnons du Prophète Mahomet vénérés par les sunnites étaient corrompus et ont usurpé le pouvoir au détriment du successeur légitime de Mahomet, son cousin Ali.

Les extrémistes sunnites considèrent les chiites comme des infidèles. Le conflit en Syrie a exacerbé les tensions entre chiites et sunnites à travers le monde musulmans.

"Les ennemis de la révolution égyptienne, qui ont subi des dommages importants (avec la chute de Hosni Moubarak, ndlr) cherchent à créer des divisions en Egypte. Ils l'ont d'abord fait entre les chrétiens et les musulmans égyptiens et aujourd'hui entre les musulmans eux-mêmes", a déclaré M. Araghchi.

"Nous mettons en garde contre ces divisions qui sont provoquées par des groupes takfiris (extrémistes sunnites, ndlr) en Egypte mais aussi en Syrie, en Irak et au Pakistan", a-t-il dit.

"Nous sommes convaincus que le peuple égyptien et les dirigeants intelligents de ce pays sauront déjouer ces complots", avait affirmé auparavant un communiqué du ministère.


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