L'Iran s'autorise à dépasser les limites de 2015 pour enrichir l'uranium
Reuters
Dubai - L’Iran a annoncé dimanche qu’il s’apprêtait à enrichir son uranium à un degré plus élevé que le plafond établi par l’accord sur l’encadrement de ses activités nucléaires conclu en 2015 avec les grandes puissances, ce qui pourrait à terme conduire au rétablissement de toutes les sanctions contre Téhéran.
Paris a parlé d’une “violation” de l’accord de 2015 mais veut encore croire à la possibilité d’éviter une crise par le dialogue, tandis qu’Israël a fustigé une mesure “très dangereuse” de la part de Téhéran. [nL8N2480EY] et
L’Allemagne a appelé Téhéran à cesser de prendre des mesures fragilisant l’accord de 2015. “Nous sommes extrêmement préoccupés par l’annonce de l’Iran disant qu’il a entrepris d’enrichir de l’uranium à un degré supérieur à la limite de 3,67%”, a déclaré un porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères.
A Londres, le Foreign Office a estimé que les Iraniens avaient violé des clauses de l’accord et devaient sans attendre revenir sur les décisions annoncées, afin de respecter de nouveau leurs obligations.
Donald Trump a quant à lui réagi beaucoup plus tard, promettant que “jamais” l’Iran ne se doterait de l’arme nucléaire. Le président américain a également déploré les “mauvaises choses” que fait Téhéran.
En vertu de l’accord signé à Vienne le 14 juillet 2015, l’Iran peut enrichir de l’uranium jusqu’à 3,67%, bien en dessous à la fois des 20% qu’il atteignait avant la conclusion de l’accord et des quelque 90% nécessaire pour produire une arme nucléaire.
Les responsables iraniens, qui ont donné une conférence de presse retransmise en direct, ont déclaré que Téhéran continuerait à réduire ses engagements vis-à vis de l’accord de 2015 tous les 60 jours à moins que les signataires du pacte ne le protègent des sanctions américaines.
L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a dit attendre le rapport de ses inspecteurs en Iran qui doivent vérifier que Téhéran aura bien enrichi de l’uranium à un niveau supérieur à celui autorisé.
Les Etats-Unis ont réclamé une réunion spéciale des gouverneurs de l’AIEA.
“Dans quelques heures, le processus technique prendra fin et l’enrichissement au-delà de 3,67% commencera”, a déclaré Behrouz Kamalvandi, porte-parole de l’Organisation de l’énergie atomique d’Iran (OEAI).
L’Iran enrichira l’uranium pour alimenter sa centrale de Bushehr à un niveau de 5%, a déclaré le porte-parole, confirmant ainsi les informations données samedi par Reuters.
“Nous sommes totalement prêts à enrichir de l’uranium à n’importe quel niveau et en n’importe quelle quantité”, a-t-il déclaré.
L’Iran ne montre aucun signe de céder à la pression des Etats-Unis alors que les relations entre les deux pays se sont nettement envenimées.
REPRÉSAILLES
Les relations entre Téhéran et Washington se sont détériorées notamment depuis mai 2018, quand Donald Trump s’est retiré de l’accord sur le nucléaire de 2015 conclu par son prédécesseur démocrate Barack Obama et a réimposé des sanctions contre l’Iran.
Le président américain estime que l’accord est trop faible, notamment parce qu’il ne couvre pas les problèmes non nucléaires tels que le programme de missiles balistiques de l’Iran. Depuis, la situation s’est encore dégradée.
Washington accuse Téhéran d’attaques contre des pétroliers et l’Iran a abattu fin juin un drone américain près du détroit d’Ormuz, ce qui a failli provoquer des frappes de représailles de la part des Etats-Unis.
En annonçant sa décision de dépasser le plafond d’enrichissement de l’uranium, la République islamique a exprimé sa frustration vis-à-vis de l’attitude des pays européens qui n’ont pas réussi, estime-t-elle, à protéger son économie des sanctions américaines.
“Les pays européens n’ont pas tenu leurs engagements et ils sont également responsables”, a déclaré Abbas Araqchi, négociateur en chef du dossier nucléaire iranien, lors d’une conférence de presse à Téhéran.
“Les portes de la diplomatie sont ouvertes, mais ce qui compte, ce sont les nouvelles initiatives nécessaires.”
Selon l’analyste politique Hamid Farahvashian, la position de l’Iran représente “un message caché (...) Nous sommes prêts, nous avons des capacités, nous pouvons enfreindre l’accord mais nous donnons encore le temps aux autres parties de s’acquitter de leurs obligations.”
Le ministre français de l’Economie Bruno Le Maire a déclaré jeudi dernier espérer que la première transaction dans le cadre du système Instex, instrument imaginé par les Européens pour continuer à commercer avec l’Iran malgré les sanctions américaines, serait effective “dans quelques jours”.
Samedi soir, le président français Emmanuel Macron a déclaré avoir eu un entretien téléphonique de plus d’une heure avec son homologue iranien Hassan Rohani. Selon l’Elysée, les deux dirigeants sont convenus de se donner jusqu’au 15 juillet pour “explorer les conditions d’une reprise du dialogue”.
La principale demande de l’Iran - lors des négociations avec les parties européennes à l’accord et comme condition préalable à toute négociation avec les États-Unis - est être autorisé à vendre son pétrole au niveaux d’avant le rétablissement des sanctions par les Etats-Unis.
Les exportations iraniennes de brut ont atteint environ 300.000 barils par jour fin juin, selon des sources du secteur, à comparer aux quelque 2,5 millions de bpj livrés par l’Iran en avril 2018, le mois précédant le retrait des Etats-Unis de l’accord de Vienne.
L’Allemagne a appelé Téhéran à cesser de prendre des mesures fragilisant l’accord de 2015. “Nous sommes extrêmement préoccupés par l’annonce de l’Iran disant qu’il a entrepris d’enrichir de l’uranium à un degré supérieur à la limite de 3,67%”, a déclaré un porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères.
A Londres, le Foreign Office a estimé que les Iraniens avaient violé des clauses de l’accord et devaient sans attendre revenir sur les décisions annoncées, afin de respecter de nouveau leurs obligations.
Donald Trump a quant à lui réagi beaucoup plus tard, promettant que “jamais” l’Iran ne se doterait de l’arme nucléaire. Le président américain a également déploré les “mauvaises choses” que fait Téhéran.
En vertu de l’accord signé à Vienne le 14 juillet 2015, l’Iran peut enrichir de l’uranium jusqu’à 3,67%, bien en dessous à la fois des 20% qu’il atteignait avant la conclusion de l’accord et des quelque 90% nécessaire pour produire une arme nucléaire.
Les responsables iraniens, qui ont donné une conférence de presse retransmise en direct, ont déclaré que Téhéran continuerait à réduire ses engagements vis-à vis de l’accord de 2015 tous les 60 jours à moins que les signataires du pacte ne le protègent des sanctions américaines.
L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a dit attendre le rapport de ses inspecteurs en Iran qui doivent vérifier que Téhéran aura bien enrichi de l’uranium à un niveau supérieur à celui autorisé.
Les Etats-Unis ont réclamé une réunion spéciale des gouverneurs de l’AIEA.
“Dans quelques heures, le processus technique prendra fin et l’enrichissement au-delà de 3,67% commencera”, a déclaré Behrouz Kamalvandi, porte-parole de l’Organisation de l’énergie atomique d’Iran (OEAI).
L’Iran enrichira l’uranium pour alimenter sa centrale de Bushehr à un niveau de 5%, a déclaré le porte-parole, confirmant ainsi les informations données samedi par Reuters.
“Nous sommes totalement prêts à enrichir de l’uranium à n’importe quel niveau et en n’importe quelle quantité”, a-t-il déclaré.
L’Iran ne montre aucun signe de céder à la pression des Etats-Unis alors que les relations entre les deux pays se sont nettement envenimées.
REPRÉSAILLES
Les relations entre Téhéran et Washington se sont détériorées notamment depuis mai 2018, quand Donald Trump s’est retiré de l’accord sur le nucléaire de 2015 conclu par son prédécesseur démocrate Barack Obama et a réimposé des sanctions contre l’Iran.
Le président américain estime que l’accord est trop faible, notamment parce qu’il ne couvre pas les problèmes non nucléaires tels que le programme de missiles balistiques de l’Iran. Depuis, la situation s’est encore dégradée.
Washington accuse Téhéran d’attaques contre des pétroliers et l’Iran a abattu fin juin un drone américain près du détroit d’Ormuz, ce qui a failli provoquer des frappes de représailles de la part des Etats-Unis.
En annonçant sa décision de dépasser le plafond d’enrichissement de l’uranium, la République islamique a exprimé sa frustration vis-à-vis de l’attitude des pays européens qui n’ont pas réussi, estime-t-elle, à protéger son économie des sanctions américaines.
“Les pays européens n’ont pas tenu leurs engagements et ils sont également responsables”, a déclaré Abbas Araqchi, négociateur en chef du dossier nucléaire iranien, lors d’une conférence de presse à Téhéran.
“Les portes de la diplomatie sont ouvertes, mais ce qui compte, ce sont les nouvelles initiatives nécessaires.”
Selon l’analyste politique Hamid Farahvashian, la position de l’Iran représente “un message caché (...) Nous sommes prêts, nous avons des capacités, nous pouvons enfreindre l’accord mais nous donnons encore le temps aux autres parties de s’acquitter de leurs obligations.”
Le ministre français de l’Economie Bruno Le Maire a déclaré jeudi dernier espérer que la première transaction dans le cadre du système Instex, instrument imaginé par les Européens pour continuer à commercer avec l’Iran malgré les sanctions américaines, serait effective “dans quelques jours”.
Samedi soir, le président français Emmanuel Macron a déclaré avoir eu un entretien téléphonique de plus d’une heure avec son homologue iranien Hassan Rohani. Selon l’Elysée, les deux dirigeants sont convenus de se donner jusqu’au 15 juillet pour “explorer les conditions d’une reprise du dialogue”.
La principale demande de l’Iran - lors des négociations avec les parties européennes à l’accord et comme condition préalable à toute négociation avec les États-Unis - est être autorisé à vendre son pétrole au niveaux d’avant le rétablissement des sanctions par les Etats-Unis.
Les exportations iraniennes de brut ont atteint environ 300.000 barils par jour fin juin, selon des sources du secteur, à comparer aux quelque 2,5 millions de bpj livrés par l’Iran en avril 2018, le mois précédant le retrait des Etats-Unis de l’accord de Vienne.