L'Opéra-Comique accueille un ébouriffant "Roi malgré lui" de Chabrier
AFP
"Le Roi malgré lui" d'Emmanuel Chabrier a retrouvé lundi soir l'Opéra-Comique, la maison qui l'a vu naître à Paris en 1887, dans une mise en scène ébouriffante venue de l'Opéra de Lyon et signée Laurent Pelly.
L'histoire d'Henri de Valois, ce roi de Pologne "malgré lui", qui participe à une conspiration contre lui-même pour avoir une bonne raison de s'enfuir et de retourner dans "son doux pays de France", est ainsi présentée comme un spectacle dans le spectacle, encore au stade des répétitions.
Installation des décors à vue, réglage cahotique des déplacements par des régisseurs d'un autre âge, entrées et sorties ratées des artistes... Tout est prétexte au second degré et à la multiplication des gags, souvent très drôles.
Laurent Pelly bénéficie il est vrai de la présence de chanteurs-acteurs à l'abattage impressionnant: le barytons Jean-Sébastien Bou dans le rôle d'Henri de Valois, et Franck Leguérinel dans celui du chambellan conspirateur Fritelli, et les sopranos Magali Léger, inépuisable esclave Minka, et Sophie Marin-Degor, duchesse de Fritelli à la grande classe vocale.
Dans la fosse, l'Orchestre de Paris, dirigé par le chef britannique William Lacey, rend justice à la musique de Chabrier, un peu trop foisonnante et moins maîtrisée que dans son opéra-bouffe "L'Etoile", mais constamment inventive et inattendue, notamment dans les alliages de timbres et les audaces harmoniques.