L'Otan condamne un acte "inacceptable" de la Syrie et soutient la Turquie

AFP

Bruxelles - L'Otan a jugé mardi "inacceptable" la destruction d'un avion de combat turc par la Syrie et exprimé son "soutien et sa solidarité" avec Ankara, mais sans évoquer une possible intervention militaire.

L'Otan condamne un acte
"Nous considérons cet acte comme étant inacceptable et nous le condamnons dans les termes les plus forts", a déclaré le secrétaire général de l'Alliance atlantique, Anders Fogh Rasmussen, à l'issue d'une réunion d'urgence au siège de l'Otan à Bruxelles.

Cette réunion, qui a rassemblé les ambassadeurs des 28 pays membres de l'Otan, avait été demandée par la Turquie au titre de l'article 4 du traité de l'Alliance. Ce dernier prévoie que tout pays membre peut porter une question à l'attention du Conseil quand il estime que "son intégrité territoriale ou sa sécurité est menacée".

Au cours de cette réunion qui a duré environ une heure et demie, "les Alliés ont exprimé leur fort soutien et leur solidarité avec la Turquie", a indiqué M. Rasmussen. "La sécurité de l'Alliance est indivisible", a-t-il ajouté.

L'ambassadeur turc auprès de l'Otan a expliqué à ses collègues dans quelles conditions le F-4 Phantom turc avait été abattu vendredi par la Syrie alors qu'il effectuait une mission d'entraînement au-dessus des eaux internationales.

Selon lui, l'avion a pénétré l'espace aérien syrien durant environ cinq minutes, ce qui a été signalé aux Syriens. Il a ensuite été abattu à une distance de 13 milles (environ 24 km) des cô tes syriennes, alors qu'il se trouvait dans les eaux internationales. L'ambassadeur a expliqué qu'il ne pouvait y avoir d'ambiguïté sur ce point, selon un diplomate occidental.

A l'issue de la présentation turque, tous les ambassadeurs des pays membres de l'Otan ont exprimé à tour de rô le leur solidarité avec Ankara. Aucun d'entre eux n'a fait allusion à une éventuelle réponse militaire, a-t-on précisé de source diplomatique.

"Nous continuerons à suivre de très près et avec une grande préoccupation, et nous resterons saisis des développements à la frontière sud-est de l'Otan", a assuré M. Rasmussen. "Je ne prévois pas qu'un tel accident puisse se répéter", a-t-il ajouté.

C'est seulement la seconde fois depuis la création de l'Otan en 1949 qu'est évoqué l'article 4, la précédente ayant été en 2003, également à la demande de la Turquie, à propos de la guerre en Irak.

Durant la réunion, "nous n'avons pas discuté de l'article 5", a souligné M. Rasmussen. Considéré comme le plus important du traité de l'Atlantique nord, cet article envisage l'usage de la force en stipulant qu'une attaque armée contre l'un ou plusieurs des membres de l'Otan est considérée comme une attaque dirigée contre tous les membres. L'Otan a invoqué l'article 5 une seule fois dans son histoire, à la suite des attentats du 11 septembre 2001, avant la guerre en Afghanistan.

Depuis le début de la crise syrienne, l'Otan a toujours exclu une intervention militaire, qui "n'est pas la bonne voie pour la Syrie", a récemment affirmé M. Rasmussen.

Pour les responsables de l'Alliance, les conditions qui avaient été établies en 2011 pour intervenir en Libye ne sont pas réunies pour la Syrie, à savoir une base légale internationale sous la forme d'une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU et l'appel de l'opposition syrienne à une intervention.

S'exprimant devant le parlement à Ankara, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a prévenu mardi que son pays riposterait à toute violation de sa frontière par la Syrie.


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