L'ambassadeur de Chine proteste contre une visite au Japon de Rebiya Kadeer

AFP

Tokyo - L'ambassadeur de Chine à Tokyo a vivement protesté lundi contre une visite prévue à partir de mardi au Japon de Rebiya Kadeer, la dissidence ouïghoure en exil accusée par Pékin d'avoir fomenté les émeutes interethniques meurtrières d'Urumqi, au Xinjiang.

Rebiya Kadeer
Rebiya Kadeer
Rebiya Kadeer prévoit de rester cinq jours au Japon, où elle s'entretiendra avec des responsables du Parti libéral-démocrate (PLD) au pouvoir et donnera une conférence de presse mercredi, a-t-on appris auprès de ses partisans.

"C'est une criminelle", s'est exclamé l'ambassadeur de Chine, Cui Tiankai, cité par l'agence de presse Kyodo. "Comment se sentiraient les gens au Japon si un crime violent avait lieu chez eux et que son instigateur était invité dans un pays tiers?" s'est-il interrogé.

"Nous devons empêcher que les importantes questions que nous avons à traiter ensemble (entre la Chine et le Japon, ndlr) soient perturbées par une criminelle, ou que notre attention soit détournée de nos intérêts communs", a encore averti le diplomate.

Les autorités chinoises ont accusé Rebiya Kadeer et le Congrès mondial ouïghour qu'elle dirige d'avoir fomenté les émeutes qui ont embrasé Urumqi, capitale du Xinjiang, le 5 juillet, faisant au moins 192 morts, selon un bilan officiel chinois. Des Ouïghours, musulmans turcophones qui se plaignent de la répression de leur culture et religion sous tutelle chinoise, s'en sont apparemment pris à des Hans --ethnie majoritaire en Chine.

Rebiya Kadeer a été emprisonnée six ans en Chine avant d'être libérée en 2005 sous la pression de Washington et exilée aux Etats-Unis. Elle a nié toute implication dans les violences du 5 juillet.

La Chine a fait savoir qu'elle s'opposerait à ce que quelque pays que ce soit offre une tribune à Rebiya Kadeer.

Le Japon, dont les relations souvent tendues avec la Chine se sont considérablement réchauffées depuis environ trois ans, avait jugé les émeutes d'Urumqi "très regrettables" et avait appelé à une "résolution pacifique" des différends.


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