L'artiste CharlElie a trouvé son "Fort Rêveur" à New York

AFP

Paris - Après avoir cherché vainement en France à concilier ses activités de musicien et de plasticien, CharlElie a trouvé une terre d'adoption à New York, porte d'entrée de l'Amérique au coeur de son nouvel album, "Fort Rêveur", publié lundi.

CharlElie
CharlElie
"A New York, quand j'ai fini mon disque, un ami m'a demandé ce que je comptais faire pour le prochain. Là-bas c'est demain qui compte, ici c'est ce que tu as fait, d'où tu viens", explique à l'AFP le chanteur à la barbiche poivre et sel.

L'auteur de "Poèmes Rock" s'est exilé en 2004 avec l'impression d'être incompris en France, notamment après qu'un jury eut refusé d'examiner son travail d'artiste plasticien au prétexte qu'il était chanteur.

A New York, CharlElie (anciennement Couture) a ouvert une galerie pour y exposer ses toiles. "Ceux qui rentrent dans ma boutique ne me connaissent ni d'Eve, ni d'Adam, ils sont juste attirés par ce qu'ils ont vu", se félicite-t-il.

"Fort Rêveur" est la deuxième ode du musicien à sa ville d'adoption, après "New Yor-Coeur", tièdement reçu par la critique à sa sortie en 2006.

"Sur +Fort Rêveur+, j'ai évité de commettre des erreurs que j'avais faites sur le précédent. J'essayais de donner un échantillon large de mes différentes aspirations. En cinq ans, New York m'a au contraire appris à aller vers l'essentiel, vers ce que je suis", dit-il.

Les gratte-ciels et le rythme oppressant de la ville-monde traversent le disque, à l'image du "Phénix", morceau de bravoure construit comme une libre déambulation de Brooklyn à Broadway.

Mais de la guitare bluesy des "Statuts de ma liberté" à la contrebasse jazzy de "Nés trop loin", c'est toute l'Amérique que le musicien explore de sa voix profonde.

CharlElie a commencé à enregistrer "Fort Rêveur" à Paris. Mais "les musiciens français ont dans les oreilles la musique classique, la musique d'Europe centrale, la musique africaine, la musique du Maghreb et toutes ces influences ressurgissent dans les harmonies", note-t-il.

Le musicien s'est donc remis à l'ouvrage à New York avec des musiciens américains et sous la houlette du producteur Sean Flora (The Black Keys, The Shins...).

"Il vient de la côte ouest des Etats-Unis et m'a donné un son plus américain que strictement new-yorkais", estime CharlElie.

Le producteur lui a aussi apporté un regard extérieur salutaire, de l'avis du chanteur, déçu de l'accueil réservé à son dernier album.

"J'ai compris que les grands acteurs n'ont pas toujours étaient bons dans les films qu'ils ont réalisés", dit le musicien, qui se définit comme un artiste "multiste".

"Etre un artiste, c'est être inspiré, puiser dans son subconscient l'information à laquelle on va donner une forme. Dans mon système, il faut choisir le mode d'expression qui va le mieux avec ce qu'on a à dire", explique-t-il.

"Quand je travaille sur le construit et l'inconstruit, j'utilise la peinture et les arts visuels qui sont universels et ne dépendent pas du codage des mots. Par contre, quand j'ai des choses plus humanistes à dire, je le fais avec la musique".


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