L'écart se creuse avec les Français les plus riches

AFP

Paris - Les inégalités se sont creusées entre Français les plus aisés et le reste de la population entre 2004 et 2007, les familles monoparentales, les ménages d'immigrés et les chômeurs restant très exposés à la pauvreté, relève l'Insee vendredi.

L'écart se creuse avec les Français les plus riches
La moyenne des très hauts revenus a augmenté "plus rapidement que (celle) de l'ensemble de la population" contribuant ainsi à creuser les inégalités "par le haut", note l'étude 2010 de l'Insee intitulée "Les revenus et le patrimoine des ménages".

Alors qu'elles ne représentent que 1% de la population, ces personnes à très hauts revenus perçoivent 5,5% des revenus d'activité, 32% des revenus du patrimoine et 48% des revenus exceptionnels déclarés (plus-values, levées d'options).

Et le nombre de personnes riches est en forte augmentation: entre 2004 et 2007, le nombre de personnes dépassant les 100.000 euros de revenus annuels s'est ainsi accru de 28%, et celui dépassant les 500.000 euros de 70%.

Ce qui conduit l'Insee à constater qu'en 2007 le niveau de vie annuel moyen des personnes vivant en France métropolitaine s?est établi à 21.080 euros soit environ 1.760 euros par mois contre 20.750 en 2006 soit 1.730 euros par mois en 2006 (+1,6%).

Ce sont les 50-64 ans qui sont les mieux pourvus, avec près de 25.000 euros annuels.

Le niveau de vie médian (50% des ménages gagnent plus, 50% gagnent moins) était en hausse de 2,1% par rapport à 2006, à 18.170 euros, soit 1.510 euros par mois.

Le "niveau de vie" se calcule en divisant les revenus du ménage par le nombre de personnes qui le compose mais en tenant compte des économies d'échelle induites par la vie en commun (un seul réfrigérateur) et du fait que les enfants consomment moins que les adultes.

Autre signe de creusement des inégalités, les salariés les mieux rémunérés du privé, souvent dirigeants ou financiers, sont payés sept fois plus que la moyenne des salariés à temps complet et ont bénéficié de hausses de salaires "substantielles" de 2002 à 2007, bien supérieures à l'ensemble des salariés.

A l'autre bout du spectre, le taux de pauvreté connaît "une relative stabilité après une longue baisse", a expliqué Jean-Louis Lhéritier, un expert de l'Insee, lors d'une conférence de presse.

En 2007, le seuil de pauvreté correspond à un niveau de vie de 908 euros par mois et concerne 13,4% de la population, soit huit millions de personnes.

Les familles monoparentales, les personnes vivant dans un ménage immigré et les chômeurs restent particulièrement exposés au risque de pauvreté monétaire.

"Plus de 30% des personnes vivant au sein d'une famille monoparentale sont ainsi confrontées à la pauvreté", note l'Insee. Les risque d'être pauvre est 4,7 fois plus élevé si on est au chômage.

Enfin, plus du tiers des personnes appartenant à un ménage immigré vit sous le seuil de pauvreté, selon l'Insee.


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