L'enfer des prisonniers de guerre

Le Dauphiné libéré.com

Dans la douloureuse histoire de la Seconde Guerre mondiale, les prisonniers de guerre ont une place à part. On retient souvent la propagande vichyste sur « la relève », ou bien on l'assimile à la défaite de 1940.

L'enfer des prisonniers de guerre
On pense rarement à la vie de deux millions de ces jeunes gens, dont certains ont passé cinq ans en captivité. « Dès la Libération, la compassion est allée bien évidemment à ceux qui revenaient des camps de concentration. On a souvent mal mesuré ce qu'avaient vécu ceux qui revenaient de captivité », explique Isabelle Doré-Rivé, directrice du centre d'histoire de la résistance et de la déportation de Lyon (CHRD).

Deux millions de Français ont été faits prisonniers

L'exposition qui se tient actuellement au CHRD a le mérite de rappeler le sort de ces jeunes soldats. De la défaite de 1940 aux retours hasardeux de ces « PG » (prisonniers de guerre), tous les aspects sont évoqués. L'organisation des stalags (et oflags pour les officiers), le travail obligatoire, la vie quotidienne, la résistance, le retour en France...
Avec une iconographie riche, une mise en scène élaborée, cette exposition permet de rappeler cette captivité-là. Avec quelques documents très émouvants, comme ces jouets fabriqués en captivité par un père qui n'est jamais revenu des camps, et qui ont été les seuls souvenirs d'un fils orphelin.
Cette exposition a été déclenchée par le don au musée de 67 portraits réalisés en 1941 au stalag VIII C par le peintre Jean Billon. « Il y a dans ces toiles une expressivité extraordinaire, qui nous a incités à travailler sur ce sujet » explique Isabelle Doré-Rivé.

Le retour à la maison

L'exposition détaille ainsi l'importance qu'avait la vie culturelle et artistique dans les stalags, dont c'était l'un des rares moyens de distraction, avec la correspondance.
Enfin, l'expo du CHRD dépeint la vie des femmes de ces prisonniers, qui ont dû vivre l'absence de leurs maris captifs pendant cinq ans. Le CHRD évoque aussi la question du retour, qui fut souvent épique, et parfois douloureux, quand ces hommes ont dû retrouver une place qu'ils avaient si longtemps laissée...

PRATIQUE
L'exposition se tient au CHRD au 14 avenue Berthelot, à Lyon 7e, du mercredi au vendredi de 9 à 17h 30 et les samedis et dimanches de 9h 30 à 18 heures.
Lecture sera faite des lettres d'un prisonnier et de son épouse par leur petit-fils, le comédien Eric Cénat, du Théâtre de l'Imprévu, le 5 mars 2009 à 18 h 30 au CHRD (sur réservation).
Le film « Sous le manteau » réalisé par des prisonniers est projeté dans le cadre de l'exposition. Renseignements au : 04 78 72 23 11


Commentaires (0)
Nouveau commentaire :