L'épanouissement du jazz créole gagne l'Olympia
Le Monde.fr/Patrick Labesse
Solaire, balancé, la décontraction élégante, le jazz caribéen se joue habituellement dans l'intimité des clubs à Paris. Pour la première édition du festival Carib'in Jazz, il se donne en spectacle dans une salle de prestige. Sur la scène de l'Olympia, les 30 et 31 janvier, huit concerts vont démontrer la vérité épanouie du jazz créole.
Le 3 décembre 2008, sur la scène de l'Archipel, à Basse-Terre (Guadeloupe), où ils ouvraient le Gwadloup'Festival consacré aux musiques caribéennes, les duettistes ont balayé cet humble aveu avec panache. Ils sont l'un comme l'autre des musiciens exceptionnels. Alain Jean-Marie, l'aîné (né en 1945 à Pointe-à-Pitre) a été partenaire de Chet Baker, Max Roach, Lee Konitz, ou encore Dee Dee Bridgewater, a fréquenté le pianiste martiniquais Marius Cultier (mort en 1985), musicien essentiel dans l'histoire du piano caribéen.
Un piano rythmé qui danse et chaloupe, donne des allures de jazz à la biguine. Fils spirituel de Marius Cultier, dit-on souvent, Mario Canonge, le benjamin du duo (né en 1960, à Fort-de-France), musicien et compositeur leader de la scène antillaise, déclare vouer une grande admiration à son partenaire. "Je le place au niveau de Monk ou de Bill Evans." C'est son aîné. Alors il lui laisse l'initiative de l'idée d'un enregistrement de leur dialogue impromptu qui, pour l'instant, n'a que la saveur de l'éphémère.
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Festival Carib'in Jazz, Olympia, 28, bd des Capucines, Paris-9e. Mo Opéra. Tél. : 0892-68-33-68. Les 30 (David Fackeure, Mario Canonge, Alain Jean-Marie, Sixun) et 31 janvier (C II J, Harold Lopez Nussa, Andy Narell, Big Band Thierry Fanfant). A 18 h 30. 35 € à 50 € par soir.