L'ouvrage "Lingua Franca" ou l'histoire d'une langue métisse en Méditerranée présenté à l'IRCAM
MAP
Rabat - L'écrivaine française, Jocelyne Dakhlia, a présenté, vendredi à Rabat, son ouvrage "Lingua Franca", l'histoire "vivante" d'une langue morte qui a laissé ses empreintes en Méditerranée.
Cette langue "orale et neutre" est un mythe de la communication universelle en Méditerranée dans la mesure où personne ne la reconnaît comme sa propre langue, a affirmé Jocelyne Dakhlia lors de la présentation de son ouvrage au siège de l'Institut Royal de la Culture Amazigh (IRCAM).
"Parlée dès lors qu'il y avait contact avec l'Européen, elle pouvait être une langue de commerce, mais aussi de diplomatie et même en usage dans la vie courante", a fait savoir l'écrivaine française d'origine tunisienne.
L'objectif de cet ouvrage est de "montrer l'interconnaissance qu'il pouvait y avoir entre l'Europe et les sociétés musulmanes, notamment le monde maghrébin, puisque cette langue était parlée beaucoup plus au Maghreb qu'au Levant", a expliqué à la MAP Jocelyne Dakhlia.
Cette langue a constitué un socle facilitant les échanges entre le Maghreb, en particulier, et la Méditerranée musulmane, en général, et l'Europe latine, a souligné Dakhlia pour qui "Lingua Franca" était un moyen de communication intermédiaire qui a permis les échanges, le commerce et une grande ouverture sur l'autre.
Et d'ajouter que "Lingua Franca" est une preuve que le Maghreb n'était pas replié sur lui-même, mais ouvert sur les autres cultures.
Organisée par le comité mixte IRCAM- Centre Jaques Berque des sciences humains et sociales (CJB), basé à Rabat, cette rencontre s'inscrit dans le cadre de la mise en Âœuvre de la convention de partenariat entre les deux institutions conclue en 2008.