La Chine "préoccupée" par les critiques australiennes du procès Rio Tinto

AFP

Pékin - La Chine a fait part mardi de ses "sérieuses préoccupations" après les critiques des autorités australiennes sur le procès à Shanghai des quatre employés de Rio Tinto condamnés à des peines de prison.

Kevin Rudd
Kevin Rudd
"Nous exprimons nos sérieuses préoccupations quant aux remarques australiennes", a dit Qin Gang, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, lors d'un point presse.

"La partie australienne devrait respecter le résultat (du procès) et arrêter de faire des remarques aussi irresponsables", a-t-il ajouté.

Le Premier ministre australien Kevin Rudd s'est interrogé mardi sur la façon dont le procès des quatre employés de Rio Tinto, tenu du 22 au 24 mars, avait été mené par la justice chinoise.

Il a notamment déploré qu'une partie du procès, consacrée à des accusations d'espionnage industriel, se soit tenue à huis clos, "dans le secret, en l'absence de médias et de représentants officiels australiens".

"Cela a de ce fait laissé d'importantes questions sans réponse à propos de l'accusation", a déclaré M. Rudd à des journalistes.

"En décidant le huis clos partiel, la Chine a, selon moi, manqué une occasion de faire montre d'une large transparence qui devrait accompagner son émergence comme acteur mondial", a ajouté M. Rudd.

L'Australien Stern Hu, ancien responsable du bureau de Rio Tinto à Shanghai, a été condamné lundi à dix ans de prison pour corruption et vols de secrets commerciaux. Les trois employés chinois du géant minier anglo-australien, Wang Yong, Ge Minqiang et Liu Caikui, reconnus coupables des mêmes chefs, se sont vu infliger respectivement quatorze, huit et sept ans de prison par le tribunal de Shanghai.

Lundi, après l'annonce du jugement qu'il avait qualifié de "sévère", le chef de la diplomatie australienne Stephen Smith avait déjà regretté le huis clos.

Le ministre des Affaires étrangères avait toutefois estimé que la décision de justice chinoise ne devrait pas avoir "de répercussions négatives pour les relations bilatérales avec la Chine".

"Nous continuons d'entretenir des relations non seulement économiques, mais plus larges avec la Chine", avait-il souligné.

Côté économique, quelques jours avant l'ouverture du procès, Rio Tinto et le groupe chinois Chinalco avaient signé un accord pour collaborer sur un projet en Guinée, dans l'une des plus grandes réserves de fer au monde.

Un an plus tôt Chinalco - actionnaire de Rio Tinto - avait échoué à recapitaliser le géant minier, ce qui avait tendu les relations entre les deux groupes, juste quelques semaines avant l'arrestation à Shanghai de Stern Hu et ses collaborateurs.


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