La Corée du Nord inculpe les journalistes américaines arrêtées
AFP
La Corée du Nord va inculper et juger les deux journalistes américaines arrêtées le 17 mars au terme d'une enquête sur leurs "crimes", a annoncé vendredi l'agence de presse officielle nord-coréenne KCNA.
"Les services concernés nord-coréens ont achevé l'interrogatoire des journalistes américaines", précise l'agence KCNA. "Ils ont formellement décidé de les faire comparaître en justice, en raison de leurs crimes", ajoute-t-elle.
L'Américano-Coréenne Euna Lee et la Sino-Américaine Laura Ling, qui travaillent toutes deux pour la chaîne de télévision californienne Current TV, ont été arrêtées le 17 mars pour avoir, selon Pyongyang, pénétré illégalement sur le territoire du pays.
Les médias d'Etat nord-coréens avaient affirmé le 30 mars que Pyongyang avait assez de preuves pour inculper les deux journalistes "d'entrée illégale" dans le pays et "d'actes hostiles" envers le régime.
"Si elles sont reconnues coupables d'actes hostiles, les accusées devraient être condamnées à cinq ans de prison et de travaux forcés", a indiqué Baek Seung-joo, chercheur à l'Institut coréen de Défense. "En les jugeant, le Nord met la pression sur Washington pour revenir à la table des discussions", a-t-il ajouté.
Après sa condamnation au Conseil de sécurité de l'ONU pour le lancement d'une fusée le 5 avril, la Corée du Nord a annoncé son retrait des négociations à Six, l'arrêt de sa coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et la réactivation de ses installations nucléaires.
L'annonce du retrait de la Corée du nord des discussions à Six a provoqué un vif émoi parmi ses partenaires de négociation, qui tentent depuis 2003 de la faire renoncer à ses ambitions atomiques en échange d'une importante aide énergétique.
"Pyongyang va utiliser les deux journalistes comme monnaie d'échange pour pousser Washington à engager des discussions directes", a estimé un autre analyste, Paik Hak-soon, de l'Institut Sejong.
Début avril, l'organisation internationale de défense des droits de l'homme Amnesty International a exhorté Pyongyang à libérer les deux journalistes américaines à moins de leur garantir un procès équitable et transparent.
"Il est fort peu probable que ces deux journalistes bénéficient d'un procès équitable en Corée du Nord, étant donné le manque absolu d'indépendance ou de transparence du système judiciaire", avait estimé Amnesty International.
Par le passé, Washington avait obtenu par la voie diplomatique la libération de deux de ses ressortissants. En 1996, le député Bill Richardson avait négocié le retour de Evan Hunziker, détenu pendant trois mois et soupçonné d'espionnage après avoir traversé à la nage le fleuve Yalu, qui délimite la frontière entre la Chine et la Corée du Nord.
M. Richardson, désormais gouverneur de l'Etat du Nouveau Mexique, avait également négocié la libération en 1994 d'un pilote d'hélicoptère américain.
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Laura Ling, l'une des deux journalistes
L'Américano-Coréenne Euna Lee et la Sino-Américaine Laura Ling, qui travaillent toutes deux pour la chaîne de télévision californienne Current TV, ont été arrêtées le 17 mars pour avoir, selon Pyongyang, pénétré illégalement sur le territoire du pays.
Les médias d'Etat nord-coréens avaient affirmé le 30 mars que Pyongyang avait assez de preuves pour inculper les deux journalistes "d'entrée illégale" dans le pays et "d'actes hostiles" envers le régime.
"Si elles sont reconnues coupables d'actes hostiles, les accusées devraient être condamnées à cinq ans de prison et de travaux forcés", a indiqué Baek Seung-joo, chercheur à l'Institut coréen de Défense. "En les jugeant, le Nord met la pression sur Washington pour revenir à la table des discussions", a-t-il ajouté.
Après sa condamnation au Conseil de sécurité de l'ONU pour le lancement d'une fusée le 5 avril, la Corée du Nord a annoncé son retrait des négociations à Six, l'arrêt de sa coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et la réactivation de ses installations nucléaires.
L'annonce du retrait de la Corée du nord des discussions à Six a provoqué un vif émoi parmi ses partenaires de négociation, qui tentent depuis 2003 de la faire renoncer à ses ambitions atomiques en échange d'une importante aide énergétique.
"Pyongyang va utiliser les deux journalistes comme monnaie d'échange pour pousser Washington à engager des discussions directes", a estimé un autre analyste, Paik Hak-soon, de l'Institut Sejong.
Début avril, l'organisation internationale de défense des droits de l'homme Amnesty International a exhorté Pyongyang à libérer les deux journalistes américaines à moins de leur garantir un procès équitable et transparent.
"Il est fort peu probable que ces deux journalistes bénéficient d'un procès équitable en Corée du Nord, étant donné le manque absolu d'indépendance ou de transparence du système judiciaire", avait estimé Amnesty International.
Par le passé, Washington avait obtenu par la voie diplomatique la libération de deux de ses ressortissants. En 1996, le député Bill Richardson avait négocié le retour de Evan Hunziker, détenu pendant trois mois et soupçonné d'espionnage après avoir traversé à la nage le fleuve Yalu, qui délimite la frontière entre la Chine et la Corée du Nord.
M. Richardson, désormais gouverneur de l'Etat du Nouveau Mexique, avait également négocié la libération en 1994 d'un pilote d'hélicoptère américain.
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Laura Ling, l'une des deux journalistes