"Cela fait déjà une semaine que le transit de gaz par l'Ukraine vers l'Europe a baissé de 17% par rapport à janvier, Gazprom alimentant activement Nord Stream (nouveau gazoduc en mer Baltique, ndlr) et le gazoduc Iamal-Europe, qui passe à travers le Bélarus", écrit le journal, citant des sources au sein du géant russe.

Gazprom a accusé mercredi l'Ukraine, principal pays de transit du gaz russe vers l'Union européenne, d'avoir retenu du gaz destiné aux clients européens pendant la vague de froid qui a touché le continent pendant plusieurs jours, ce que Kiev a nié.

Face à ces accusations, le président russe Dmitri Medvedev a appelé mercredi le groupe public à accélérer la construction du gazoduc South Stream, qui doit alimenter l'Europe occidentale via la mer Noire et les Balkans en évitant l'Ukraine.

Le Premier ministre Vladimir Poutine avait déjà ordonné à Gazprom d'avancer le début des travaux à décembre 2012, contre 2013 prévu auparavant.

"South Stream doit être mis en exploitation en 2015, mais l'Ukraine pourrait déjà perdre une part importante du gaz bien avant, en raison de la mise en exploitation à l'automne dernier d'un autre gazoduc russe vers l'Europe, Nord Stream", souligne Kommersant.

Nord Stream, qui transporte du gaz de Russie vers l'Allemagne en passant sous la Baltique, a commencé à fonctionner en novembre 2011.

Des conflits sur le prix du gaz russe payé par les Ukrainiens ont, par le passé, entraîné le blocage des approvisionnements européens.

Un quart des importations européennes de gaz provient de Russie, et 80% de ces dernières transitaient jusqu'à présent par l'Ukraine.