Quand l'inflation est à 3 %, le Livret A est à 4. Si l'inflation est à 1 %, le Livret A doit baisser d'autant", a expliqué le Premier ministre sur Public Sénat. Une façon implicite d'indiquer que le taux pourrait passer à 2 %. Jeudi, la presse fait état d'une baisse à 2,5 % au 1er février. Un chiffre sur lequel l'Élysée et Bercy ne se sont pas exprimés. Jugeant ce mécanisme "logique", le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel, n'a toutefois ni confirmé, ni infirmé l'information.

François Fillon a justifié cette baisse par un impératif lié au logement social. "C'est d'autant plus important que le Livret A finance le logement social. Si on a une ressource pour financer le logement social qui est trop chère par rapport au marché, ça veut dire qu'on fera moins de logements sociaux", a-t-il martelé. "Et enfin je voudrais faire remarquer que tout le monde réclame la baisse des taux. La France est la première à réclamer à la Banque centrale qu'elle baisse ses taux pour relancer l'activité économique. Ce serait un peu paradoxal que l'État, lui, ne baisse pas les taux de son Livret A au moment où la Banque centrale, enfin, après des mois de refus de nous entendre, baisse les taux. On fait en ce moment les calculs, et puis on annoncera un taux qui, de toute façon, sera rémunérateur pour les épargnants", a insisté le locataire de Matignon.

Le taux de rémunération du Livret A a été fixé à 4 % depuis le 1er août 2008, son plus haut niveau depuis 1996. La décision concernant ce produit d'épargne, défiscalisé et détenu par 46 millions de Français, devrait être rendue publique jeudi.