La contraception d'urgence : 10 ans après, informer encore et toujours
Destination Santé
En mai 1999, la France devenait le premier pays au monde à autoriser la contraception d'urgence en vente libre (le NorLevo en l'occurrence). Dix ans plus tard un constat s'impose : malgré sa facilité d'accès, celle que l'on appelle aussi et improprement la « pilule du lendemain » reste très largement sous-utilisée dans notre pays. En cause semble-t-il, la mauvaise perception du risque de grossesse. Explications.
Pourtant, les femmes connaissent l'existence de la contraception d'urgence. Dans l'étude de cohorte Cocon (2 863 femmes suivies sur la période 2000-2004), les auteurs ont interrogé celles sous pilule pour savoir si elles avait recours à « l'urgence ». Au final, les deux tiers ont fait part d'au moins un oubli lors des 6 mois précédents mais seules 6% avaient eu recours à la contraception d'urgence. Et pourtant plus de 8 femmes sur 10 affirmaient la connaître
Mauvaise évaluation du risque de grossesse. « Cette faible utilisation est liée à une sous-estimation du risque de grossesse », poursuit le Dr Elisabeth Aubeny, gynécologue et présidente de l'Association française pour la Contraception. « Les femmes ignorent qu'elles peuvent être enceintes tout au long du cycle, et non pas seulement autour du quatorzième jour ». Résultat, en cas d'oubli de pilule ou de problème de préservatif, elles recourent trop rarement à la contraception d'urgence car elles se pensent.