La création de Facebook selon Hollywood: trahisons et cupidité
AFP
New York - Hollywood livre son histoire des origines de Facebook dans un thriller plein de trahisons, d'élitisme et de cupidité dans "The Social Network", portrait à charge du jeune patron du site de socialisation, Mark Zuckerberg.

Mark Zuckerberg
Lorsque la chaîne de télévision ABC lui a demandé s'il avait l'intention de le voir, Mark Zuckerberg, 26 ans, a répondu "je ne crois pas".
Mais il a aussi relevé en riant que l'acteur jouant son personnage, Jesse Eisenberg, était le cousin d'un ingénieur travaillant pour lui, comme pour mieux illustrer l'omniprésence de son site.
Le film a été réalisé par un spécialiste des thrillers, David Fincher ("Seven", "Fight Club"...), sur un scénario d'Aaron Sorkin, créateur de la série "A la Maison Blanche". Il est basé sur un livre racoleur: "La revanche d'un solitaire, la véritable histoire du fondateur de Facebook".
Au centre de l'intrigue figurent des accusations de trahison : un ancien ami plus fortuné avait avancé les premiers milliers de dollars nécessaires au développement de Facebook, et un groupe d'étudiants plus âgés auraient engagé Mark Zuckerberg pour qu'il développe un réseau social.
Tyler Winklevoss, son frère jumeau Cameron et leur ami Divya Narendra affirment que M. Zuckerberg leur a volé l'idée d'un réseau social et leur a fait croire qu'il travaillait pour eux alors qu'il oeuvrait à son propre site. Ils ont obtenu en justice 20 millions de dollars de réparation et 45 millions de dollars en actions, mais ont fait appel.
Face à la campagne de promotion massive entourant le film, Facebook a souligné qu'il s'agissait d'une "fiction". "Ce qui est plus important, c'est la construction d'un service utile et innovant que les gens aiment utiliser pour se connecter", a ajouté le site.
M. Zuckerberg a cependant reconnu à plusieurs reprises avoir commis des "fautes" de jeunesse. "J'ai créé le site quand j'avais 19 ans", plaide-t-il.
"Si j'avais su à l'époque ce que je sais maintenant, j'espère que je n'aurais pas fait les mêmes erreurs", a-t-il aussi convenu lors d'une conférence en juin.
Plutôt qu'un provincial avide de reconnaissance, comme le montre le film, Mark Zuckerberg est un fils de dentiste aisé, arrivé à Harvard auréolé d'une réputation de génie précoce après avoir repoussé une offre de plusieurs millions de dollars de Microsoft.
Pour Josh Bernoff, spécialiste des réseaux sociaux au cabinet Forrester, le site n'a de toute façon pas grand souci à se faire. "Je ne crois pas que les gens s'inscrivent sur Facebook à cause de la personnalité ou du comportement du fondateur, pas plus qu'ils utilisent Microsoft Word selon qu'ils aiment ou non Bill Gates".