La crise financière confirme l'intérêt des Français pour le Livret A

Le Monde.fr

Le Livret A se porte bien, même très bien. La crise actuelle conduit en effet les épargnants à se porter vers le produit financier le plus sûr, le plus liquide et quasiment le mieux rémunéré, à 4 % net d'impôts, rappelle le quotidien Les Echos dans son édition de mercredi 24 décembre.

La crise financière confirme l'intérêt des Français pour le Livret A
Depuis le début de l'année, les Caisses d'épargne et la Banque postale, qui en ont l'exclusivité de la distribution jusqu'au 1er janvier, en ont ainsi ouvert respectivement 944 000 et 780 000. Son "frère jumeau", le Livret Bleu du Crédit mutuel, connaît le même succès.

Au mois d'octobre, le Livret A a attiré 2,4 milliards d'encours supplémentaires et le Livret Bleu 0,5 milliard. L'encours global a atteint 156,9 milliards d'euros en octobre 2008, contre 136,3 milliards d'euros en octobre 2007.

Six fois plus de créations mensuelles à la poste

Les trois banques "historiques" ont su profiter des turbulences boursières, qui inquiètent les épargnants et les poussent vers les placements les plus sûrs, en lançant des campagnes commerciales agressives, avant de perdre l'exclusivité de sa distribution. Alors que la Banque postale ouvre traditionnellement 35 000 livrets par mois, elle est passée à plus de 200 000 créations mensuelles, souligne le quotidien économique. Mais "l'année prochaine s'annonce moins favorable [pour ces établissements], [plusieurs banques] proposent depuis plusieurs semaines des préréservations de Livret A à leurs clients, souvent en offrant des taux promotionnels", prévient le quotidien.

"Reste à savoir si la baisse du taux de rémunération, qui devrait s'établir dès le mois de février entre 2 % et 2,5 % [la baisse des taux de la BCE et le recul de l'inflation, composants qui entrent dans le calcul du taux du Livret A, poussent en ce sens], ne freinera pas l'appétit des ménages pour les produits d'épargne liquide", s'interroge Les Echos. Mais le quotidien ne conclut pas en ce sens, citant des experts qui soulignent qu'après la crise survenue en 2002, il avait fallu attendre trois ans avant que les épargnants reviennent vers des produits risqués.