La démission d’André Vallini, premier accroc pour Martine Aubry
Le Monde.fr/Jean-Michel Normand
La démission d’André Vallini de son poste de secrétaire national du PS à la justice est un épisode dont il ne faut sans doute pas exagérer la portée mais qui constitue tout de même le premier véritable accroc au sein de la nouvelle direction issue de l’élection de Martine Aubry à la tête du parti socialiste.
Ce commentaire sybillin suggère que le différend, s’il ne porte pas sur le contenu des dossiers liés à la justice, concerne la forme. C’est à dire la façon dont Martine Aubry dirige son équipe. André Vallini, qui est un proche de François Hollande, n’a pas du tout apprécié les remontrances – dont bruissait la semaine dernière le secrétariat national - qui lui ont été adressées par la première secrétaire. Celle-ci, semble-t-il, souhaitait davantage contrôler l’expression du secrétaire national à la justice dans les médias. Voire au sein de la commission Balladur sur la réforme des collectivités locales.
Le départ d’André Vallini, spécialiste reconnu des affaires de justice, prive le PS d’un de ses secrétaires nationaux les plus compétents et les plus expérimentés. Le député de l’Isère, qui a co-présidé la commission parlementaire sur l’affaire d’Outreau, exerçait la même responsabilité au sein de la direction précédente. Il devait naturellement devenir le porte-drapeau du parti socialiste pour mener la bataille contre le futur projet de loi du gouvernement sur la réforme de la justice.
Cette démission reflète en partie le malaise des partisans de François Hollande qui, ralliés aux amis de Bertrand Delanoë au sein de la motion A, considèrent que la direction (y compris les amis du maire de Paris) ne facilite guère leur intégration dans la nouvelle majorité. Effectuant sa rentrée politique, François Hollande avait réaffirmé dimanche son regret que les amis de Ségolène Royal n’aient pas été incorporés dans le nouveau secrétariat national.