La manifestation de l'opposition maintenue à Téhéran
Reuters
L'opposition iranienne maintient une manifestation prévue samedi après-midi à Téhéran, malgré la sévère mise en garde lancée la veille par l'ayatollah Ali Khamenei, guide suprême de la révolution.
Mehdi Karoubi est l'un des deux candidats réformateurs battus lors du scrutin présidentiel du 12 juin, qui a vu la réélection aussi nette que contestée du chef de l'Etat sortant, l'ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad.
L'autre candidat réformateur, Mirhossein Moussavi, dont les partisans ont été à la pointe du mouvement de protestation, n'a pas, lui, appelé à manifester samedi, avait dit vendredi l'un de ses alliés.
"Moussavi ne prévoit pas de tenir un rassemblement demain ou après-demain, et s'il décide de tenir un rassemblement cela sera annoncé sur son site internet", avait-il précisé.
Ses partisans pourraient toutefois décider de manifester à nouveau, comme ils l'avaient fait mardi alors qu'il leur avait demandé d'y renoncer.
Plus haute autorité du régime, l'ayatollah Khamenei a pris fait et cause vendredi pour Ahmadinejad et a demandé aux candidats battus, qui crient à la fraude, l'arrêt de ce mouvement de protestation d'une ampleur inédite depuis la révolution islamique de 1979.
"S'il y a un bain de sang, ils en seront tenus directement responsables", a prévenu Khamenei devant des dizaines de milliers de personnes réunies à l'université de Téhéran.
Les médias officiels iraniens ont annoncé la mort de sept ou huit personnes - selon les sources - en marge des manifestations depuis une semaine.
Des dizaines de responsables réformateurs ont en outre été arrêtés.
Moussavi, Karoubi et le conservateur Mohsen Rezai devraient être reçus samedi par le Conseil des gardiens, la plus haute instance législative, qui a entamé l'examen des 646 recours en irrégularités déposés.
Malgré la confirmation du scrutin par l'ayatollah Ali Khamenei, Karoubi a réclamé vendredi soir, dans une lettre ouverte, l'annulation de cette élection présidentielle.