La pièce du désarroi amoureux

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Trois couples de générations différentes, que tout oppose, se retrouvent dans un hôtel d'une grande ville nord-américaine, l’Hôtel Pacifique. Ils sont déchirés et ont chacun des blessures différentes. Leurs univers se disloquent.

La pièce du désarroi amoureux
Mais, paraît-il, «le désarroi amoureux et la perte de sens les unissent tout de même». À l'extérieur, un convoi présidentiel passe devant l'hôtel.
Voilà ce que nous propose cette pièce, dont les textes sont signés Fanny Britt et la mise en scène, Geoffrey Gaquère. Les couples sont composés de Benoît Dagenais et Monique Spaziani, de François Bernier et Madeleine Péloquin, et de Patrick Hivon et Johanne Haberlin.
Hôtel Pacifique est d'actualité: l'écriture de la pièce a été terminée au début de 2009. Six comédiens sont sur scène, du début à la fin.
Rencontre avec le comédien Patrick Hivon, interprète de Lou.
Patrick, qu'est-ce qui t’a attiré dans la pièce ?
Le metteur en scène est un de mes très bons amis, avec qui je suis allé à l'école de théâtre. On se ressemble beaucoup. L'écriture de la pièce n'était pas complètement terminée quand on m'y a offert un rôle. C'était plus le fait de travailler avec Geoffrey qui m'attirait!
A-t-il été aisé pour toi de t'identifier à ton personnage ?
L'homme que j'interprète, Lou, est un juif Loubavitch (hassidique). J'ai développé une fascination pour eux, pour leur culture. C'est un voyage à travers l'histoire. Les contraintes, dans la vie de mon personnage, je les ai reconnues dans le christianisme.
On sait que la pièce se déroule dans une grande ville nord-américaine, mais on ne spécifie jamais laquelle…
On en vient à savoir que c'est Montréal, que c'est au Québec. Mais l'auteure (Fanny Britt) ne voulait pas que ça devienne anthropologique. La pièce traite plus de la condition humaine que d'un peuple. L'histoire pourrait se dérouler dans n'importe quelle métropole.
Puisque les trois couples de la pièce «sont aux bords du précipice», cela doit avoir un impact sur le dialogue ?
Oui. Il y a peu de répliques écrites, ça se passe entre les lignes. C'est comme un Bergman (cinématographe suédois). Visuellement, ça va «parler» beaucoup, autant que le texte.
Comme il y a peu de texte, est-ce que le rythme de la pièce est lent?
Non, parce qu'il se passe toujours quelque chose, c'est très évocateur. Tout est entremêlé; l'histoire des trois couples, mais aussi la parade présidentielle, qui se passe à l'extérieur de l'hôtel. Fanny a fait un travail précis sur le non-dit.
Sur scène, il ne faut pas se laisser «contaminer» par le rythme des autres couples, car nous ne sommes pas rendus au même stade. Les trois couples doivent se nourrir mutuellement, même s'ils ne sont pas dans la même situation. Les couples sont interdépendants, mais les acteurs, eux, sont dépendants. Il faut que tout se tienne, que ce soit fluide et harmonieux.
Qu'est-ce qui te frappe le plus dans la pièce ?
Généralement, énormément de choses sont écrites sur les personnages. Mais, cette fois-ci, ce n'est pas le cas. Je dois imaginer des histoires parallèles pendant les temps de silence et les moments où je suis sur scène. Même si ce sont les autres couples qui sont à l'avant-scène, je dois bouger… C'est un beau défi!
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* Hôtel Pacifique sera présenté au Théâtre d'Aujourd'hui jusqu’au 28 mars.


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