La presse française porte plainte contre Google

Reuters

Paris - L’Alliance de la presse d’information générale, qui regroupe 305 journaux français, a annoncé jeudi déposer plainte contre Google devant l’Autorité de la concurrence pour abus de position dominante.

Ce jeudi marque l’entrée en vigueur en France de la directive européenne sur le “droit voisin”, droit d’auteur censé permettre aux éditeurs de journaux et de magazines d’être rémunérés par les plates-formes, réseaux sociaux et autres sites internet réutilisant leurs contenus.

La presse française accuse Google de contourner cette législation.

Google France, filiale d’Alphabet, a annoncé le 25 septembre qu’il n’afficherait plus désormais des extraits de texte ou une vignette photo pour les recherches liées à l’actualité, mais uniquement un titre et un lien URL par défaut - qui ne sont pas protégés par le “droit voisin”. Si les éditeurs veulent revenir à la situation antérieure, ils devront le notifier à Google et renoncer à leur rémunération.

“Tout le monde sait très bien que dès qu’une URL n’est pas enrichie, les liens sont moins cliqués. Moins vous avez de clics, moins vous apparaissez dans les résultats de recherche de Google et donc au bout d’un moment vous disparaissez”, souligne Marc Feuillée, vice-président de l’Alliance de la presse d’information générale, dans Les Echos.

“Nous déposons une plainte devant l’Autorité de la concurrence pour faire reconnaître que Google abuse de sa position dominante, afin de contraindre les éditeurs de presse”, explique-t-il.

“L’Autorité de la concurrence doit faire cesser cet abus. Il est nécessaire de prendre des mesures conservatoires pour aller vite car il faut tout stopper, avant que la situation ne devienne irréversible”, ajoute-t-il.

L’Alliance a été fondée en septembre 2018 par 305 journaux parisiens et départementaux pour se défendre face aux “diktats” des géants du numérique.