La presse saoudienne et qatarie se déchaîne contre le 1er ministre irakien

AFP

Ryad - La presse saoudienne et qatarie a lancé mardi une attaque en règle contre le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki, l'influent quotidien Alsharq Alawsat appelant à "boycotter le gouvernement" de Bagdad, en raison notamment de son "soutien" au régime syrien.

Nouri al-Maliki
Nouri al-Maliki
"Il faut sanctionner tous ceux qui soutiennent le tyran de Damas, et en premier le gouvernement de Maliki", écrit Tarek al-Hmayed, le rédacteur en chef du journal saoudien Alsharq Alawsat.

"Il est nécessaire que les pays du Golfe commencent à boycotter Maliki et son gouvernement, afin d'empêcher l'apparition d'un nouveau Saddam Hussein ou d'un nouveau Bachar al-Assad", ajoute-t-il.

Le Premier ministre irakien avait lancé dimanche une violente attaque contre l'Arabie saoudite et le Qatar, accusés de vouloir faire tomber par la force le régime syrien et de s'ingérer dans les affaires de chaque pays arabe.

Pour sa part, le quotidien al-Ryad s'est demandé dans un éditorial si "Maliki est bien le dirigeant de l'Irak ou la voix de l'Iran".

"Nous nous attendions, après le sommet arabe, à ce qu'il se montre réaliste dans sa relation avec ses voisins du Golfe et qu'il se libère de l'hégémonie de l'Iran sur les décisions du gouvernement de Bagdad", ajoute le quotidien.

"Maliki a critiqué indirectement les appels de l'Arabie saoudite et du Qatar à armer l'opposition syrienne, alors que son pays est une voie de passage pour les armes destinées au gouvernement d'Assad et qu'il soutient ce régime financièrement et en lui envoyant du pétrole", poursuit-il.

Quant au quotidien saoudien al-Watan, il estime que M. Maliki n'a pas attendu "que l'encre des résolutions du sommet de Bagdad ait séché pour se dresser en défenseur du régime baassiste en Syrie".

"Ses déclarations selon lesquelles le régime d'Assad ne va pas tomber sont risibles, et il prend le parti du régime syrien pour s'aligner sur son allié iranien. Mais pourquoi Saddam est-il tombé et Bachar ne tomberait pas?", se demande le journal.

Au Qatar, le quotidien al-Sharq, proche des autorités, a estimé que M. Maliki, "un dirigeant du parti chiite al-Daawa, mène campagne contre la présence sunnite dans les institutions de l'Etat en Irak".

M. Maliki s'est montré particulièrement irrité par l'arrivée dimanche à Doha du vice-président sunnite Tarek al-Hachémi, recherché par la justice de son pays et dont Bagdad a réclamé l'extradition, ainsi que par des critiques du Qatar contre la manière dont sont traités les sunnites en Irak.

"La campagne contre Hachémi et les sunnites d'Irak est provoquée par les préférences confessionnelles (de M. Maliki) que le peuple irakien rejette", a ajouté le journal.

L'Arabie saoudite et le Qatar avait envoyé des délégations de faible niveau au sommet arabe qui s'est tenu la semaine dernière à Bagdad pour marquer leur désapprobation de la politique du Premier ministre irakien.


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