Le PKK tue 8 soldats turcs, l'aviation turque pilonne le nord de l'Irak
AFP
Ankara - Les chasseurs turcs ont bombardé samedi des positions des rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le nord de l'Irak, en riposte à une attaque contre un poste militaire situé à la frontière qui a tué huit soldats et blessé 14 autres, a annoncé l'armée.
Douze rebelles ont été tués lors de la riposte des militaires appuyés par des hélicoptères, ajoute le communiqué.
Des chasseurs turcs ont ensuite bombardé plusieurs cibles du PKK dans le nord de l'Irak, où cette organisation, considérée comme terroriste par la Turquie et nombre de pays, dispose de bases arrière, selon le communiqué de l'armée.
Le PKK a revendiqué l'attaque.
"L'opération militaire a eu lieu ce matin dans la zone de Chemdinyan (Semdinli en turc), dans la province de Hakkari et les avions turcs ont commencé à attaquer le district de Khwakorek, en territoire irakien", a déclaré à l'AFP le porte-parole du PKK, Ahmad Denis, à Erbil, capitale de la région autonome du Kurdistan, dans le nord de l'Irak.
"Nous n'avons aucune information à ce stade au sujet des victimes car les affrontements se poursuivent en Turquie entre le PKK et l'armée turque", a-t-il ajouté.
Ankara évalue à environ 2.000 le nombre de rebelles retranchés en Irak.
Cette attaque du PKK est intervenue au lendemain des avertissements d'un responsable de l'armée, le général Fahri Kir, qui a expliqué vendredi devant la presse s'attendre à une intensification des combats.
Le général a aussi annoncé qu'au moins 130 rebelles avaient été tués depuis mars en Turquie et lors d'un raid aérien contre des camps du PKK dans le nord de l'Irak. Il a également donné un bilan de 43 membres des forces de sécurité tués.
Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a de son côté accusé le PKK de chercher à saboter une initiative du gouvernement visant à renforcer les droits des Kurdes et à développer les investissements dans leur région, le sud-est anatolien, pour mettre un terme au conflit qui perdure depuis 1984.
L'"ouverture kurde", annoncée l'an dernier, a déjà connu de sérieux revers avec la fermeture du principal parti pro-kurde de Turquie, plusieurs vagues d'arrestations de militants kurdes, la persistance des violences dans le Sud-Est et une forte opposition des milieux nationalistes.
Les violences se sont multipliées depuis l'annonce le mois dernier par le chef emprisonné du PKK, Abdullah Öcalan, qu'il abandonnait ses efforts pour un dialogue avec Ankara.
En dépit des annonces du gouvernement, des centaines de militants Kurdes ont été arrêtés depuis l'an dernier dans le cadre d'une enquête sur les soutiens du PKK. Un tribunal doit prochainement se prononcer sur un acte d'accusation incriminant 150 d'entre eux.
Le conflit kurde en Turquie a fait plus de 45.000 morts, selon l'armée.