Le Prix Femina décerné à Patrick Lapeyre
AFP
Paris - Le Prix Femina a été décerné mardi à Patrick Lapeyre pour son livre "La vie est brève et le désir sans fin" (P.O.L.), un roman mélancolique et drôle sur un trio amoureux à la "Jules et Jim" dans lequel la perte et l'attente mènent la danse.

Patrick Lapeyre
Le Femina étranger a été attribué à la Finlandaise Sofi Oksanen pour son roman "Purge" (Stock) et le Femina essais a été décerné à Jean-Didier Vincent pour "Elysée Reclus" (Fayard) au 7ème tour.
Né en 1949, fils unique d'un couple modeste, Patrick Lapeyre a grandi à Pantin. Lecteur compulsif, il s'est plongé dans la littérature pour échapper à la solitude. Elève au prestigieux lycée Henri IV en hypokhâgne et khâgne, au côté de Pascal Bruckner et d'Alain Finkielkraut, il est recalé à l'oral de Normale Sup et devient étudiant en lettres à La Sorbonne.
Professeur dans plusieurs lycées de la région parisienne et à Paris, il publie son premier roman en 1984, "Le corps inflammable", chez P.O.L., l'éditeur de tous ses livres. "Je n'avais pas vraiment de vocation pour l'enseignement, mais c'est un métier qui permet d'écrire", avoue-t-il.
Après "La lenteur de l'avenir" en 1987, "Ludo et compagnie" en 1991, "Welcome to Paris" en 1994 et "Sissy, c'est moi" en 1998, il obtient le Prix du Livre Inter en 2004 pour "L'Homme-soeur".
Dans "La vie est brève et le désir sans fin", son septième roman, Patrick Lapeyre décrit du point de vue masculin les affres d'un amour obsédant, avec une grâce subtile et un humour distancié.
Deux hommes sont amoureux de la même femme, l'énigmatique Nora. Il y a le Français Louis Blériot, traducteur free-lance de notices pharmaceutiques, marié à une femme d'affaires qui l'entretient, et Murphy Blomdale, trader américain célibataire et cousu d'or qui vit à Londres.
Romantiques mais sans envergure, les deux amants de Nora, délaissés puis repris par cette jeune Anglaise mystérieuse, croient l'aimer mais sont incapables d'actes passionnels. Elle passe son temps à se donner et à disparaître. Elle voudrait être choisie, exigée, sauvée par l'amour. Mais aucun n'est prêt à lui vouer sa vie ni à lui octroyer les déclarations définitives qu'elle attend sans le dire. L'histoire ne peut s'achever que dans la tragédie.