Le chômage à son plus haut niveau depuis 1997 en Grande-Bretagne
Reuters
Le nombre de chômeurs a augmenté moins que prévu en mai en Grande-Bretagne, montrent les chiffres publiés par l'Office national de la statistique (ONS), mais le taux de chômage n'en a pas moins grimpé à un niveau inégalé depuis plus de dix ans.
Le taux de chômage s'élève lui à 4,8%, au plus haut depuis novembre 1997.
Le nombre de chômeurs au sens du Bureau international du travail, une mesure plus large, a lui bondi de 232.000 personnes, à 2,261 millions sur les trois mois à fin avril. Cela traduit un taux de chômage de 7,2%, inférieur au consensus de 7,3%, mais au plus haut depuis juillet 1997.
Le nombre des personnes ayant un emploi a lui reculé de 271.000, sa plus forte chute depuis la mise en place de la statistique en 1971.
Les analystes estiment que malgré la décélération du rythme d'aggravation du chômage, il est trop tôt pour parler d'un tournant.
"Cela ne veut pas dire que nous soyons encore tirés d'affaire car nous allons assister à d'autres hausses du chômage, en réponse décalée aux récents problèmes de l'économie", estime Peter Dixon, économiste chez Commerzbank. "Mais nous pourrions assister à un rythme de progression (du chômage) plus modeste que celui que nous aurions pu attendre autrement."
Le revenu moyen a lui davantage progressé que prévu, augmentant de 0,8% sur la période de février à avril, ce qui correspond en fait à la période des primes dans le secteur des services financiers, précise l'ONS.
Hors primes, la progression des salaires a été moins marquée qu'attendu et elle signe même son rythme le plus faible depuis que cette série statistique a été mise en place en 2001.
"Les salariés acceptent des augmentations plus faibles pour protéger leur emploi", estime Amit Kara, économiste chez UBS. "Une progression moindre des salaires est compensée par un chômage moins élevé", ajoute l'économiste.