Sur la Toile, certains sites internet iront même jusqu'à faire des rabais à 90 % pour écouler les invendus accumulés ces derniers mois en raison d'une conjoncture morose. En Lorraine, où la valse des étiquettes a commencé vendredi, les professionnels évoquent déjà un démarrage en fanfare.

Un très bon début qui a fait prédire mardi à la ministre de l'Économie Christine Lagarde que "tout semble bien se présenter" pour la suite des réjouissances. Elle a visé juste puisqu'à 8 heures les clients ont afflué dans les grands magasins parisiens. Bon Marché, Galeries Lafayette, Printemps, plusieurs dizaines de lève-tôt - empreints de la fièvre acheteuse - s'étaient massés devant les trois établissements avant leur ouverture. "Nous avons fait des repérages hier (mardi, NDLR) pour des sacs et des chaussures Gucci. Il faut être présent dès les premières heures, sinon il n'y a plus les bonnes tailles", a expliqué Cinda, la trentaine.

Nouvelle législation

Cette période d'hiver est primordiale pour les enseignes de l'habillement en termes de chiffre d'affaires, puisqu'elles enregistrent 13 % de leurs ventes contre 11 % pour l'été et 10 % à Noël, selon l'Institut français de la mode. Une rentrée d'argent fort attendue puisque 2008 a été difficile pour le commerce en général et le secteur du prêt-à-porter en particulier, dont les recettes ont connu une baisse de 2 % par rapport à 2007.

Pour s'habiller, les consommateurs sont de plus en plus nombreux à attendre les promotions. En 2008, 58,5 % d'entre eux ont fait des achats au cours de ces dates-là, contre 56 % douze mois plus tôt, d'après le cabinet d'études TNS Worldpanel. Ce phénomène est appelé à s'accentuer avec la nouvelle législation, en vigueur depuis le 1er janvier. Elle autorise à liquider les stocks sans attendre les soldes. Du coup, les promotions avec des affaires intéressantes devraient se multiplier, d'autant plus que les commerçants ont aussi droit à deux semaines supplémentaires, en plus des deux cycles habituels. Ces derniers, l'un en été et l'autre en hiver, ont aussi été raccourcis à cinq semaines contre six auparavant.