Le développement humain en Tunisie

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M. Mohamed Ghannouchi, Premier ministre, a souligné que parmi les principales mutations que vit la Tunisie, figure le changement démographique généré par la stabilité du taux de natalité, à hauteur de deux enfants par femme, l’amélioration des conditions de vie des citoyens dans le domaine de la santé, l’évolution des taux de scolarité et le développement croissant du travail de la femme.

Le développement humain en Tunisie
Présidant, samedi, au palais du gouvernement à La Kasbah, la sixième session du conseil supérieur de la population, le premier ministre a indiqué que si la structure démographique actuelle de la Tunisie révèle une baisse de la pression exercée sur le cycle de l’enseignement de base, elle donne lieu à une pression supplémentaire sur le marché de l’emploi, à travers l’augmentation de 2,5 pour cent par an des demandes additionnelles d’emploi ainsi que sur l’équilibre des caisses sociales.
Le premier ministre a passé en revue, à cet égard, l’ensemble des indicateurs liés à la transformation de la structure démographique en Tunisie, entre 1994 à 2008.
Il a cité, à ce propos, le ralentissement de la croissance démographique, située actuellement autour de 1 pour cent par an, la baisse, de 34,8 pc à 24 pc, du pourcentage de la population appartenant à la tranche d’âge égale ou inférieure à 14 ans et l’augmentation, de 8,3 à 9,6 pc, de la population de plus de soixante ans.
Augmentation continue de la part de la population active
Il a, d’autre part, mis l’accent sur l’augmentation continue de la part de la population active (15 à 59 de 59) qui a atteint 66,7 et la baisse du taux d’analphabétisme qui a reculé de 32 à 20 pc.
Il a aussi rappelé que le pourcentage de la population ayant un niveau d’instruction du secondaire ou du 2e degré de l’enseignement de base a augmenté de 2 points et celui des tunisiens ayant atteint le niveau du supérieur a augmenté de six points.
Il a indiqué que ces changements ont, pour leur part, modifié la structuration des demandeurs d’emploi, qui est désormais marquée par l’augmentation du nombre des diplômés de l’enseignement supérieur. Cette catégorie, a-t-il précisé, représente plus de 55 pour cent de l’ensemble des demandes additionnelles.
Il a ajouté que le défi à relever dans ce domaine consiste à adapter la structure de l’économie à celle des demandeurs d’emploi, à s’orienter de plus en plus vers des secteurs et des activités à haute valeur ajoutée et à adapter davantage la formation aux besoins de l’économie nationale.
La femme représente 27,4 % de la population active
Après avoir rappelé que le taux du chômage s’est stabilisé autour de 14 à 14,2 pc au cours des quatres dernières années, en dépit de l’augmentation du nombre de la population active, M. Mohamed Ghannouchi a mis l’accent sur la nécessité de redoubler d’effort en vue de faire baisser ce taux surtout parmi les diplômés du supérieur.
Le premier ministre a évoqué, d’autre part, l’entrée de plus en plus massive de la femme sur le marché de l’emploi en raison de la généralisation de l’enseignement et des choix de société opérés par la Tunisie.
Il a indiqué que le pourcentage de la femme parmi la population active, estimé actuellement à 27,4 pc, est appelé à connaître une croissance substantielle à la lumière de l’augmentation du nombre des étudiantes qui dépasse celui des étudiants dans les établissements d’enseignement supérieur.
Il a fait remarquer que cette situation induit de nouveaux besoins auxquels ils va falloir faire face, en réunissant les conditions nécessaires à cet effet, afin que la femme puisse assumer convenablement ses responsabilités et d’accélérer le rythme des créations d’emploi qui figure au premier rang des priorités nationales.
Améliorer la qualité de l’enseignement et le revenu par habitant , promouvoir les prestations sanitaires
Il a rappelé l’évolution notable que la Tunisie a enregistré au cours des dernières années dans les domaines de la santé, de l’enseignement et de la qualité de vie, ce qui l’a habilitée à occuper un rang honorable, au niveau international, en matière d’indicateurs de développement des ressources humaines.
Le premier ministre a fait part de la volonté d’aller de l’avant sur cette voie, à travers l’amélioration de la qualité de l’enseignement et du revenu par habitant et de la promotion des prestations sanitaires afin de rejoindre cortège des pays avancés en matière de développement humain.
Les représentants des partis politiques et des organisations nationales se sont, ensuite, intervenus et ont unanimement relevé l’importance des données contenues dans le document de synthèse sur la population et le développement, à la lumière de la dernière enquête en date sur la population et l’emploi, en 2008, et des rapports des commissions émanant du conseil supérieur de la population relatives à l’enfance, à la jeunesse, à l’emploi, à l’émigration et aux personnes âgées.
Dans ce cadre, le Secrétaire Général-adjoint du RCD, chargé des structures, s’est félicité de la réussite de la Tunisie à instaurer, sous la conduite du président Zine El Abidine Ben Ali, une politique démographique avant-gardiste, qui a fait de l’élément humain un facteur de développement au lieu d’un élément de pression.
Il a également relevé l’importance des recommandations issues du congrès du Défi et qui se rapportent à la politique nationale en matière de population, insistant sur la nécessité de prendre en considération les changements démographiques pour faire face aux défis économiques et politiques présents et futurs, d’être plus attentifs aux préoccupations des jeunes, de conforter la place de la femme et d’impulser le secteur de l’emploi et le développement régional.
Il a, d’autre part, recommandé d’oeuvrer à identifier de nouveaux mécanismes qui tiennent compte des pressions exercées sur les grandes villes, de garantir l’équilibre entre les milieux rural et urbain, et de considérer l’émigration comme étant un facteur d’enrichissement et un vecteur du transfert des technologies.
Pour sa part, le Secrétaire Général du Parti des Verts pour le Développement (PVP) a souligné que les réalisations accomplies dans les domaines de la famille, de l’enfance et de l’emploi ne doivent nullement voiler les nombreux défis qui se posent encore et qui requièrent un surcroît de travail, dont notamment la promotion de la participation de la jeunesse à la chose publique, et son encadrement et son immunisation contre les idées destructrices.
Il a souligné l’importance d’oeuvrer à polariser les jeunes au sein du tissu associatif et à les inciter à assumer leurs responsabilités vis-à-vis de la société et de la Patrie, et à dynamiser la mise en oeuvre de la stratégie ordonnée par le Chef de l’Etat en matière de jeunesse.
Il a, en outre, incité à revoir le temps scolaire, à poursuivre l’action pour réhabiliter le système de la formation professionnelle, suggérant, par ailleurs, l’organisation d’une consultation nationale sur la révision des régimes de retraite.
Dans son intervention, le représentant du parti de l’Unité populaire a souligné l’importance du secteur de l’enfance dans le chapitre de l’investissement dans les ressources humaines, appelant à un contrôle permanent des établissements chargés de l’encadrement des jeunes générations.
Il a, d’autre part, mis en relief le sérieux et la crédibilité qui a distingué la consultation nationale sur l’emploi et le dialogue national avec les jeunes.
Il a, également, souligné l’impératif de se conformer aux articles du pacte national de la jeunesse et de tenir compte des résultats de la consultation nationale sur l’emploi, recommandant d’assurer un meilleur encadrement aux jeunes étudiants, de réfléchir sérieusement sur la situation de l’Union générale des étudiants de Tunisie (UGET), et d’ouvrir le débat sur les perspectives de l’université en vue de protéger l’étudiant contre les choix de certaines parties et de le mobiliser au service de l’intérêt général.
La représentante du Mouvement des Démocrates Socialistes (MDS) a appelé à redoubler d’effort pour impulser davantage le processus de développement dans les régions et encourager l’investissement dans les zones intérieures, exprimant le soutien du MDS à l’appel de la commission de l’émigration issue du conseil à créer une structures permanentes concernées par la question de l’émigration.
Elle a proposé, dans ce contexte, de mettre en place une stratégie de coopération maghrébine afin de réduire les flux migratoires.
A l’occasion de la célébration de la journée internationale de la femme, elle a exprimé au nom des militantes du MDS la fierté de la place honorable qu’occupe la femme tunisienne parmi ses consœurs dans les pays arabes, appelant à accorder davantage d’attention à la femme rurale.
De son coté, le représentant de l’Union Démocratique Unioniste(UDU) a relevé que la conjoncture économique mondiale commande de redoubler d’effort en vue de réduire les incidences de cette crise, notamment, sur le secteur de l’emploi.
Il a appelé à accorder davantage d’attention à la dynamisation de la vie scolaire, à réactiver le rôle des clubs éducatifs spécialisés, à réviser les programmes pédagogiques et à évaluer l’expérience des lycées et des écoles pilotes afin d’apprécier le degré de réalisation des objectifs pour lesquels ils ont été créés.
Il a, en outre, indiqué que les nouveaux besoins inhérents aux changements démographiques, s’agissant en particulier de l’augmentation du nombre des personnes âgées et de l’accroissement du pourcentage de la femme active, exigent d’encourager la spécialisation dans la gériatrie et de procéder au suivi du programme d’enseignement pour adultes.
De son coté, le président du mouvement Ettajdid a souligné l’impératif d’élaborer des enquêtes pour identifier les causes et les conséquences du phénomène de l’interruption de scolarité. Concernant les statistiques relatives à la mortalité des mères, il a mis l’accent sur la nécessité d’englober dans ces statistiques, outre les cas enregistrés dans les hôpitaux publics, ceux relevés dans les cliniques privées ainsi que les cas d’accouchement non contrôlé.
Il a recommandé d’identifier de manière précise les causes de ces décès afin de pallier les insuffisances dans ce domaine.
Au sujet du dossier de l’éducation et de l’enseignement, le représentant du parti social libéral (PSL) a évoqué le phénomène de l’augmentation du volume des manuels scolaires et le nombre limité des heures réservées à l’éducation physique dans les établissements scolaires.
Abordant la question la participation de la femme à la vie politique, il a souligné que l’augmentation de la représentation de la femme dans les instances législatives est de nature à ouvrir de nouveaux horizons devant elle.
Sur un autre plan, il a suggéré d’accorder davantage d’attention à l’information et à la sensibilisation médico-sanitaire, afin de réduire la consommation des médicaments. Il a aussi suggéré de multiplier les espaces réservés aux personnes âgées et de créer des numéros verts à leur intention.
Le représentant de l’Union Générale des travailleurs tunisiens (UGTT) a souligné qu’en dépit de l’amélioration des indicateurs relatifs à la population, la santé et la femme sur le plan national, ces indicateurs, observés de près, montrent le retard qu’accusent certaines régions par rapport à d’autres. Ce retard est particulièrement perceptible dans les zones rurales, les régions du centre ouest et du nord ouest ainsi que les zones périphériques des grandes villes.
Evoquant la formation professionnelle, le représentant de la centrale syndicale a souligné la nécessité de coordonner davantage entre les intervenants du secteur et d’accroitre l’encadrement des jeunes, appelant à mettre en place, en leur faveur, des espaces d’accueil, d’encourager l’esprit d’initiative privée et de valoriser le travail manuel, notamment, auprès des chômeurs et des diplômés du supérieur.
La représentante de l’Union nationale de la femme tunisienne (UNFT) a souligné, pour sa part, le rôle de la femme dans la stabilité de la population, appelant à orienter les programmes d’encadrement et de vulgarisation vers la femme rurale et d’inciter les institutions de micro-crédits à intervenir davantage au profit de cette femme.
La responsable de l’UNFT a appelé au besoin de mettre à la disposition des enfants des zones rurales des moyens de transports et des espaces d’hébergement (foyers scolaires) aux fins de dissuader l’interruption précoce de leur scolarité.
Elle a insisté sur la nécessité de renforcer le cadre de vulgarisation sociale au profit de la colonie tunisienne à l’étranger, de renforcer leur appartenance culturelle et religieuse et d’améliorer la couverture sanitaire des catégories vulnérables (enfants et personnes âgées).
Le représentant de l’organisation tunisienne de l’éducation et de la famille (OTEF) a appelé à réfléchir sur les comportements de délinquance juvénile d’autant plus que l’émergence de la société du savoir (révolution numérique, Internet, GSM) favorise la croissance de ce phénomène.
Lancement en 2009, d’un site électronique au profit des jeunes tunisiens
M. Samir Labidi, ministre de la Jeunesse, des sports et de l’éducation physique a annoncé le démarrage, imminent, d’un forum permanent de dialogue avec les jeunes et d’une stratégie nationale pour les jeunes déterminant les défis et les problématiques rencontrées par cette catégorie sociale et les solutions appropriées pour y remédier.
Le ministre a annoncé le lancement en 2009, d’un site électronique devant jouer le rôle de plate forme virtuelle au profit des jeunes tunisiens et la généralisation en 2011 de toutes les activités sportives à l’ensemble des lycées secondaires du pays, contre un taux de 97% actuellement.
Il a mis l’accent sur les incitations instituées par l’Etat en vue d’encourager les jeunes femmes tunisiennes à exercer le sport, relevant que cette option constitue pour l’élément féminin une opportunité pour s’émanciper davantage et pour s’impliquer dans la vie sociale.
M.Labidi a rappelé la ré-exploitation de pas moins de 700 stades de quartier dans les différentes régions du pays et mis en exergue le rôle des maisons de jeunes dans la dynamisation des activités de loisirs des jeunes tunisiens( sport, utilisation des Nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC)).
Il a annoncé l’instauration, au cours de la prochaine période, d’un partenariat «organique », entre les ministères de la jeunesse, des sports et de l’éducation physique, de l’éducation et de la formation, de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de la technologie et de la culture et de la sauvegarde du patrimoine, dans l’ultime objectif d’assurer un meilleur encadrement des jeunes tunisiens.
Impact des évolutions démographiques sur les systèmes de couverture sociale
Pour sa part, M.Ali Chaouch, ministre des Affaires sociales, de la solidarité et des tunisiens à l’étranger, a souligné que les insuffisances qui se sont dégagées du rapport sur la population en Tunisie, commandent à toutes les parties concernées de déployer un surcroît d’efforts afin de surmonter les obstacles qui entravent la réalisation des objectifs de croissance.
Abordant la question de la retraite, le ministre a mis l’accent sur l’impact des évolutions démographiques sur les systèmes de couverture sociale.
Dans cette perspective, le ministre a relevé que l’étude prospective élaborée, à l’horizon de 2030, sur ce sujet recommande de poursuivre la consolidation des acquis réalisés afin de faire face à ces mutations sociales d’autant plus que le nombre des retraités, dont la part représente, de nos jours, 10% de la pyramide d’âge, va doubler au cours des 16 prochaines années.
M. Chaouch a évoqué l’adoption de systèmes de couverture sociale dans le cadre de l’élan de solidarité précisant que les efforts visent à garantir la pérennité de ces systèmes tout en veillant à leur équilibre financier.
Il a ajouté que la réforme de système de retraite sera menée en concertation avec toutes les parties concertées à l’instar de ce qui s’est passé pour le nouveau système d’assurance maladie.
Le ministre a indiqué que le dossier de l’analphabétisme est l’objet d’intérêt depuis 1956 mais n’a bénéficié de programme spécial qu’à partir de l’an 2000.
Concernant les interventions de son département, le ministre a affirmé que le plus grand nombre des études sociales concerne la femme précisant que la femme rurale bénéficie de 55% des programmes sociaux appelant à encourager une plus grande intervention des associations dans ce domaine.
S’agissant de la communauté tunisienne à l’étranger, M. Chaouch a affirmé que les structures d’encadrement de cette population sont présentes essentiellement dans les pays qui abritent les plus grands nombres de Tunisiens à l’étranger a indiquant que 16 espaces pour la famille et les nouvelles générations enseignent la langue arabe à l’étranger.
M. Slim Tlatli, ministre de l’Emploi et de l’intégration professionnelle des jeunes a noté que toutes les mesures décidées par le chef de l’Etat au profit de l’emploi sont entrées en vigueur notamment le programme relatif à l’emploi des diplômés du supérieur chômeurs de longue durée.
Il a rappelé que la Tunisie consacre 1,5% de son PIB à la promotion de l’emploi précisant que ce taux est proche de celui en vigueur dans les pays de l’Organisation de la coopération et de développement économique (OCDE).
Il a évoqué la réforme de la politique de l’emploi qui vise à mieux adapter les promotions de l’enseignement supérieur et de la formation aux besoins du marché de l’emploi.
M.Boubaker El Akhzouri, ministre des Affaires religieuses, a souligné le rôle du discours religieux et du système éducatif tunisien dans la consécration des valeurs de pondération, de modération, d’ouverture, de solidarité et du rejet de toute forme d’extrémisme.
Le ministre a passé en revue le programme et les efforts du ministère pour renforcer les éléments d’identité nationale auprès des jeunes tunisiens résidant à l’étranger, de les aider à s’intégrer dans leur nouvel environnement.
Il a indiqué que le ministère a mis au point un programme pour maîtriser les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC)afin d’assurer l’encadrement religieux des tunisiens à l’étranger particulièrement ceux issus de la deuxième et troisième génération de l’immigration, et diffuser auprès d’eux les nobles valeurs.
Mme Sarra Kanoun Jarraya,Ministre de la Femme, de la famille, de l’enfance et des personnes âgées, a souligné l’accroissement de la présence de la femme dans tous les domaines parallèlement au recul de l’analphabétisme auprès de cette frange de la société.
Elle a indiqué que l’Etat et les composantes de la société civile sont conscientes des insuffisances et œuvrent à les pallier.
La ministre a précisé qu’en matière d’enfance, des efforts sont entrepris pour prévenir et déterminer tous les dangers encourus par les enfants. Un programme a été mis en place en faveur des familles pour assurer un meilleur encadrement des enfants et développer leurs connaissances et compétences.
Elle a indiqué que les efforts de l’Etat conjugués à ceux de la société civile ont abouti à l’augmentation du nombre d’espaces dédiés aux personnes âgées, ajoutant que les privés sont encouragés à créer des infrastructures similaires.
La population tunisienne devrait s’élever à 13 millions d’individus dans 30 ans
M. Nouri Jouini, ministre du Développement et de la coopération internationale, a fait savoir qu’en dépit de la conviction qui prévaut, la Tunisie ne souffre pas d’un problème de vieillissement de la population et que le taux d’habitants dont l’age est inférieur à 5 ans demeure « stable » en comparaison avec les années précédentes. Il a expliqué, dans ce contexte, que l’indicateur du taux de fécondité de la femme tunisienne (moyenne des enfants de chaque femme en age de concevoir) est de deux enfants par femme, ce qui représente une moyenne suffisante pour garantir le renouvellement des générations.
Le ministre a ajouté que la population tunisienne devrait s’élever selon les études prospectives disponibles à 13 millions d’individus dans 30 ans. Il a encore indiqué qu’en raison de ses ressources limitées la Tunisie ne peut dépasser ce nombre, recommandant, à ce propos, de poursuivre la politique suivie dans le domaine de la démographie.
Il a indiqué que l’augmentation de l’espérance de vie à la naissance (75 ans) présente de nouveaux défis à relever, tels que la qualité des services médicaux dont les personnes du 3e age ont besoin (gériatrie) et la réforme des systèmes d’assurance sociale.
M. Jouini a affirmé que les disparités régionales des indicateurs de développement (soins médicaux, revenus, conditions de vie) s’améliorent d’une année à l’autre, précisant que le 1/5ème du revenu du pays est redistribué aux habitants sous forme de transferts sociaux dans une moyenne de 330 dinars par mois à chaque famille tunisienne.
Programmes de lutte contre le tabagisme et l’obésité et réduction des problèmes de santé
Parlant de l’impact de l’augmentation de la tranche d’age qui dépasse 60 ans et de l’amélioration de l’espérance de vie à la naissance (75 ans) sur le secteur de la santé, M. Mondher Zénaidi, ministre de la Santé publique, a déclaré que pour prévenir cette éventualité la spécialité médicale de la gériatrie a été introduite dans le systéme médical, outre la promotion des services des maladies de longue durée dans les hopitaux publics, à l’instar des services cardiovasculaires, de carcinologie et d’alzheimer.
Il a mis en exergue la contribution des programmes de lutte contre le tabagisme et l’obésité ainsi que l’amélioration de la culture sanitaire dans la réduction des problèmes de santé des personnes agées à l’avenir, moyennant l’adoption d’une politique de prévention.
M. Zénaidi a souligné que l’ambition concernant la baisse des décès parmi les mères et les enfants est de passer respectivement de 36,5 pour mille et 18,5 pour mille actuellement à 35 pour mille et 15 pour mille à l’horizon de 2011.
Il a ajouté, à ce propos, qu’une commission se réunit hebdomadairement au niveau du ministère de la santé publique pour examiner les cas de décès pouvant etre évités et délimiter les zones qui connaissent les plus forts taux de décès.
IL a rappelé les efforts déployés en vue de renforcer les services de médecine d’urgence et spécialisés, affirmant que la sensibilisation des citoyens aux spécificités des services d’urgence réduirait de près de moitié la pression exercée sur ces services.
Préserver le taux actuel de scolarisation
Répondant aux interventions des participants, M. Mohamed Ghannouchi a mis l’accent sur la richesse des recommandations et des propositions issues des contributions des membres du conseil supérieur, soulignant la détermination du gouvernement à s’en inspirer.
Il a fait observer que les orientations fondamentales de la politique démographique nationale tendent à maintenir la stabilité du taux de fécondité chez la femme, dans la proportion de deux enfants pour chaque mère à l’âge de procréation, ce qui commandent de mettre en oeuvre des politiques de sensibilisation et d’encadrement des jeunes, et de prise en charge des nourrissons pour garantir la santé des enfants.
Le premier ministre a souligné l’impératif de préserver le taux élevé de scolarisation qui a franchi actuellement 99,1 pc, relevant les difficultés enregistrées dans certaines régions et la nécessité de redoubler d’effort en vue de lutter contre l’interruption de scolarité avant l’âge de 14 ans, avec la possibilité d’améliorer ce taux lors du cycle de l’enseignement secondaire qui représente actuellement 71,5 pc.
Il a, également, fait remarquer que parmi ces orientations, figurent l’accroissement du nombre de la population active qui a atteint 47 pc en 2008 et enregistré une amélioration de deux points en comparaison avec l’année 2004, estimant que ce taux est honorable, au vu du taux d’activité dans les pays avancés, un taux équivalent à environ 50 pc.
Le Premier ministre a réaffirmé que la prochaine étape verra l’augmentation du taux d’activité, en général, à la faveur de l’encouragement de la femme à adhérer à la vie active.
Attention majeure accordée aux aspects sanitaires
S’agissant du chômage, M. Ghannouchi a indiqué que la réduction de deux points de ce taux ne doit nullement occulter l’objectif majeur de le ramener de 14 à 10 pc, au cours des prochaines années, précisant que la réalisation d’un tel objectif commande de hisser le taux de croissance au-delà du seuil de 6 pc et de déployer des efforts supplémentaires en matière d’adaptation de la formation aux exigences du marché de l’emploi.
Il a indiqué, d’autre part, que l’attention majeure accordée aux aspects sanitaires est une préoccupation qui s’impose dans le cadre des orientations de la politique démographique en Tunisie, en témoigne l’effort consenti pour améliorer l’espérance de vie à la naissance et lutter contre les maladies chroniques, dont en premier lieu, le cancer.
Il a rappelé, à ce propos, la décision annoncée par le président de la République, en 2009, de lutter contre le tabagisme en Tunisie, qui est la cause principale de cette maladie.
Il a, à cet égard, fait observer que ce type de maladies nécessitent de grandes sommes d’argent qui constituent un véritable fardeau pour la collectivité nationale qui prend en charge une grande part de ces dépenses, relevant l’importance des efforts déployés en matière de sensibilisation et d’encouragement à exercer des activités sportives et à suivre un régime nutritionnel équilibré.
Il a, en conclusion, affirmé que l’objectif primordial de l’ensemble de ces orientations et politiques n’est autre que d’instaurer un modèle de société et de développement garantissant aux citoyens de meilleures opportunités d’enseignement, d’emploi et de prise en charge médicale.


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