Le fondateur de WikiLeaks à l'isolement mais les révélations continuent

AFP

Londres - Le fondateur de WikiLeaks Julian Assange a été placé en cellule d'isolement à Londres, sans que cesse pour autant la publication de télégrammes diplomatiques, alors que le site a publié environ 0,5% des 250.000 documents confidentiels qu'il affirme détenir.

Le fondateur de WikiLeaks à l'isolement mais les révélations continuent
De son cô té, le sous-secrétaire d'Etat américain aux Affaires politiques, William Burns, a estimé dans une conférence de presse à Santiago que "les révélations de Wikileaks avaient causé un tort important" à la diplomatie américaine, jugeant qu'il ne se sera "pas facile" pour Washington de rétablir des relations de confiance avec ses partenaires.

Julian Assange, incarcéré depuis mardi à Londres pour une affaire de viol présumé, a été placé dans une cellule d'isolement, selon un de ses avocats Jennifer Robinson. La prison de Wandsworth à Londres où il est détenu a pris cette décision "pour sa propre sécurité", a déclaré à l'AFP Me Robinson.

M. Assange a demandé à disposer d'un ordinateur portable pour pouvoir préparer sa défense, car il a "des problèmes pour écrire", a indiqué son avocate.

Il est "frustré de ne pouvoir répondre aux allégations contre lui au sujet des différentes attaques de piratage" visant des sites adversaires de WikiLeaks. "Il m'a dit qu'il n'était absolument pas impliqué et qu'il s'agissait d'une tentative délibérée d'associer WikiLeaks, qui est une organisation de presse, à des pirates informatiques, ce que WikiLeaks n'est pas", a indiqué Mme Robinson.

Selon des experts, les attaques contre les sites "adversaires" de WikiLeaks, comme les sociétés de crédit qui ont suspendu leurs paiements au site, relèvent davantage d'une "vague communauté en ligne" que d'une riposte concertée.

Vendredi, les sites internet de la police et du parquet néerlandais ont été victimes d'attaques ayant "vraisemblablement" un lien avec l'arrestation d'un adolescent partisan de WikiLeaks, qui a été placé en détention provisoire, ont annoncé la police et le parquet à La Haye.

Julian Assange a été arrêté dans le cadre d'une affaire distincte de WikiLeaks, pour viol et violences sexuelles présumés en Suède, pays qui réclame son extradition.

Mais son arrestation coïncide avec la divulgation depuis fin novembre par WikiLeaks de près de 1.200 télégrammes diplomatiques américains. Ses avocats craignent qu'une fois en Suède, il ne soit extradé aux Etats-Unis, où il est devenu l'ennemi public numéro un.

Toute poursuite judiciaire aux Etats-Unis contre lui pour espionnage serait "inconstitutionnelle", a indiqué à l'AFP Me Robinson, au milieu de rumeurs sur une procédure américaine imminente.

Des quotidiens internationaux, dont le New York Times, publient quotidiennement les révélations de WikiLeaks.

Plusieurs dirigeants, dont le Président brésilien Lula et le Premier ministre russe Vladimir Poutine, ont apporté leur soutien à M. Assange.

Son arrestation, les tentatives de couper le robinet financier à WikiLeaks et les attaques contre le site n'ont en tout cas pas réussi à empêcher la publication des télégrammes, et chaque jour apporte son lot de révélations.

Du Moyen-Orient à la RDCongo en passant par l'Iran, la Chine et Cuba, les Américains sont très attentifs à la voix du Vatican et à ses canaux officieux, comme la communauté Sant'Egidio, revèlent ainsi vendredi des télégrammes, consultés par le quotidien français Le Monde.

Par ailleurs des dissidents de WikiLeaks fâchés avec Julian Assange ont annoncé vendredi le lancement prochain d'un projet concurrent, baptisé OpenLeaks.

Contrairement à WikiLeaks, il ne publiera pas directement sur Internet, mais permettra à des médias partenaires de recevoir des informations.


Commentaires (0)
Nouveau commentaire :