Le gouvernement d'Andalousie prêt à ouvrir la fosse de Lorca

AFP

Madrid - Le gouvernement régional d'Andalousie (sud de l'Espagne) ouvrira la fosse commune où serait enterré le poète espagnol Federico Garcia Lorca, si ses descendants ne s'y opposent pas, selon un document officiel.

Federico Garcia Lorca
Federico Garcia Lorca
Le département de la Justice du gouvernement andalou "a rendu publique la demande d'exhumation des restes des victimes exécutées pendant la Guerre civile et enterrées" dans la fosse d'Alfacar, près de Grenade (sud), où serait enterré le poète, selon une information publiée lundi au journal officiel du gouvernement andalou.

Les descendants directs des personnes pouvant y être enterrées disposent de 15 jours ouvrables pour déposer un recours et l'ouverture de la fosse pourrait avoir lieu à l'automne.

La famille de Lorca s'était jusqu'à présent toujours opposée à l'ouverture de la fosse où le poète (1898-1936) reposerait, avec un maître d'école et deux anarchistes fusillés en même temps que lui par des franquistes, en août 1936, un mois après le début de la guerre civile espagnole (1936-1939).

La petite-nièce de Lorca et porte-parole de la famille, Laura Garcia Lorca, a cependant déclaré dans le quotidien El Pais de mardi, que la famille n'entendait plus s'y opposer à la condition que les restes de leur parent ne soient jamais identifiés.

Un juge espagnol de Grenade s'était déclaré fin mai incompétent pour statuer sur l'éventuelle ouverture de la fosse commune où reposerait Lorca.

Le juge Baltasar Garzon avait ouvert en octobre 2008 une enquête controversée sur plus de 114.000 disparus républicains de la guerre civile et la dictature franquiste (1939-75), victimes selon lui de "crimes contre l'humanité". Il avait notamment ordonné l'ouverture de la fosse de Lorca.

Mais il avait dû renoncer à cette enquête en raison de l'opposition du parquet, qui invoquait une loi d'amnistie générale votée en 1977 et empêchant de poursuivre les auteurs des crimes commis pendant la guerre civile et sous la dictature de Franco.

Concernant les recherches des dépouilles de républicains enterrés dans des fosses communes à travers tout le pays, le juge Garzon s'était rangé à l'avis du parquet qui estimait qu'elles étaient du ressort des juges locaux.


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