Le gouvernement gabonais dément la mort du président Omar Bongo
Reuters
Le gouvernement gabonais a assuré lundi que le président Omar Bongo, hospitalisé en Espagne, était en vie, au lendemain de l'annonce de sa mort sur le site internet du magazine français Le Point.
Quelques heures avant cette intervention, le porte-parole du gouvernement gabonais Raphaël N'Toutoume avait apporté sur France Info "un démenti formel total" à la mort annoncée d'Omar Bongo.
Le chef d'Etat gabonais, au pouvoir depuis 41 ans, est donné pour très malade et la source proche de son entourage citée dimanche par le site du Point (www.lepoint.fr) le disait décédé des suites d'un cancer.
Libreville, qui a conservé d'étroites relations avec la France, a protesté contre la diffusion d'informations sur la mort de Bongo par les médias français. Le Premier ministre a dit qu'il exprimerait des doléances officielles auprès de Paris.
"Je n'ai pas seulement fait une déclaration pour rassurer le peuple gabonais mais pour condamner cette tendance dans la presse française qui cherche seulement à insinuer le doute dans l'esprit des Gabonais à des fins indésirables", a dit Ndong.
La nuit a été calme dans la capitale gabonaise, dont les habitants ont déserté les rues à l'annonce de la nouvelle.
SON FILS EN SUCCESSEUR?
L'état de santé d'Omar Bongo fait l'objet de spéculations depuis qu'il a été hospitalisé à Barcelone pour s'y remettre, selon le gouvernement, du choc provoqué par la mort en mars de son épouse, Edith, fille du président de la République du Congo, décédée à l'âge de 45 ans.
Le porte-parole du gouvernement a affirmé que le président Bongo serait prochainement en mesure de rentrer au Gabon et de revenir aux affaires.
"Aux dernières nouvelles, ça allait très bien, il devait même quitter la clinique. Nous nous préparons à recevoir le chef de l'Etat. On n'est pas encore fixé sur la date de son retour", a dit Raphaël N'Toutoume sur France Info.
Le gouvernement français et l'avocat de Bongo ont déclaré ne disposer d'aucune information.
C'est la première fois depuis son arrivée au pouvoir, en novembre 1967, qu'Omar Bongo, doyen des chefs d'Etat africains en exercice, suspend ses activités officielles.
Dans le cas d'un décès du président, la Constitution prévoit que la présidente du Sénat, Rose-Francine Rogombé, assume provisoirement l'intérim à la tête de l'Etat. Rogombé est membre du Parti démocratique gabonais créé par Bongo en 1968.
Le pays, doté d'importantes ressources pétrolières, est dominé par une petite élite étroitement solidaire et les opposants redoutent que le fils du président, Ali ben Bongo, actuel ministre de la Défense, ne profite d'un éventuel vide du pouvoir pour en prendre la tête.
Avec Vanessa Romeo et le bureau de Paris, version française Grégory Blachier