Le gouvernement prêt à revaloriser les plus bas salaires en Guadeloupe

Le Monde.fr/AFP et Reuters

Après la fermeté, l'heure est au compromis. Le gouvernement va soumettre en Guadeloupe, dès le début de la matinée, une proposition permettant une augmentation des bas salaires "proche des 200 euros" réclamés par le LKP, annonce, jeudi 19 février, le premier ministre, François Fillon, sur RTL.

Le gouvernement prêt à revaloriser les plus bas salaires en Guadeloupe
"Cette nuit, les médiateurs ont, après de nombreux contacts avec le collectif et avec le patronat (...) réussi à mettre sur pied une proposition que je vais valider dans les prochaines minutes et qui sera soumise au patronat et au collectif [contre l'exploitation LKP], dès le début de la matinée en Guadeloupe", a-t-il déclaré.
Cette offre, a ajouté M. Fillon, "permet de s'approcher très près, même si on ne l'atteint pas naturellement, des objectifs financiers, quantifiés que réclame le collectif". "On arrive, avec l'ensemble des dispositifs qui ont été imaginés, à quelque chose qui est proche des 200 euros, mais pour les bas salaires, en utilisant de manière spécifique pour l'outre-mer le revenu de solidarité active qui sera anticipé, qui sera calculé différemment et qui permettra, je l'espère, de répondre à la revendication sur la vie chère aux Antilles", a-t-il précisé.
François Fillon a par ailleurs souligné que "la revendication d'augmentation de tous les salaires est incompatible avec l'autre revendication, qui est de lutter contre le chômage aux Antilles". A ceux qui accusent le gouvernement d'avoir mal géré cette crise, qui a fait un mort, François Fillon a répondu que l'Etat discutait "depuis le premier jour avec le collectif". "Nous cherchons à apporter des réponses de fond à des situations qui sont très différentes de celles de la métropole", a-t-il souligné. "Je me rendrai sur place si c'est utile, si ça permet d'obtenir un accord", a aussi indiqué le premier ministre. Une réunion est prévue jeudi après-midi à l'Elysée en présence du président Nicolas Sarkozy, d'une partie du gouvernement et d'une vingtaine d'élus d'outre-mer. Le chef de l'Etat devrait s'exprimer sur RFO à l'issue de cette rencontre.
Mercredi, le secrétaire d'Etat à l'outre-Mer, s'était voulu rassurant malgré la mort d'un syndicaliste. "Les médiateurs travaillent en coulisse et je crois savoir que les choses avancent bien. Je pense que, dès cette fin de semaine, il y aura matière à ce que la responsabilité triomphe, que les gens se mettent dans une salle et qu'ils signent cet accord salarial que nous attendons tous", avait déclaré Yves Jégo dans les couloirs de l'Assemblée. "Bien sûr que je retournerai en Guadeloupe", a ajouté M. Jégo. "Aujourd'hui je suis utile à Paris pour trouver des solutions. Demain je serai utile sur le terrain et je retournerai sur le terrain". Le secrétaire d'Etat a aussi appelé "la gauche à arrêter de jeter de l'huile sur le feu, à arrêter d'instrumentaliser la Guadeloupe".


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