Le musée Courbet d'Ornans dévoile l'intimité des ateliers d'artistes

AFP

L'atelier d'un artiste fait écho à son œuvre, à sa personnalité : l'exposition "Histoires d'ateliers" du musée Gustave Courbet d'Ornans (Doubs) dévoile l'intimité de l'atelier du peintre éponyme et d'artistes contemporains immortalisés par le photographe suisse Vincent Knapp.

L'exposition, qui se tient jusqu'au 16 octobre, propose au public de "pénétrer dans le lieu le plus intime qui soit pour un artiste, son atelier", explique Christine Bouquin, présidente du conseil départemental du Doubs, propriétaire du musée.

De son atelier, Gustave Courbet (1819 - 1877), natif d'Ornans, a fait une œuvre: "L'atelier du peintre" (1855). L'idée de l'exposition "Histoires d'ateliers" est née de cette toile récemment restaurée par le musée d'Orsay de Paris et difficile à déplacer de par ses grandes dimensions (361 x 598 cm).

Une reproduction de l'oeuvre, plus petite que l'originale, est présentée dans l'exposition ornanaise, accompagnée d'une tablette numérique et d'un casque audio permettant de découvrir son histoire et les détails de sa restauration.

L'atelier d'origine du chantre du réalisme existe toujours dans sa ville natale d'Ornans, mais il n'est pas ouvert au public en raison des contraintes de conservation des peintures murales.

En revanche, grâce à un système de réalité virtuelle, les visiteurs peuvent "entrer" dans ce lieu de création pour regarder ses murs rouges, son plafond céleste décoré d'hirondelles et admirer depuis la fenêtre les fameuses falaises de la vallée de la Loue, peintes à maintes reprises par l'artiste.

En 1987, le musée Courbet avait commandé au photographe suisse Vincent Knapp un travail de photographie d'ateliers d'artistes contemporains.

Ce travail a été restauré avec le mécénat de la maison Louis Vuitton et quatorze portraits en noir et blanc ont été sélectionnés pour l’exposition. Chaque portrait est accompagné d'une photo de l’atelier de l’artiste et d'une ou plusieurs de ses œuvres.

L'atelier d'un artiste est un "espace intime que le public n'a pas l'habitude de voir", il reflète "l'œuvre et la personnalité de l'artiste", note Lonnie Baverel, chargée d'étude de l'établissement.

Le plein, le vide et les quadrilatères assemblés des tableaux de la peintre française Aurélie Nemours (1910 – 2005) se retrouvent ainsi immédiatement dans l'image de son atelier aux lignes structurées.

Chez sa contemporaine portugaise Maria Helena da Silva (1908 – 1992), les perspectives fuyantes et les murs de brique font écho aux mosaïques de ses œuvres, alors que l'atelier noir et blanc du Français Pierre Soulages abrite les précieux outils qui lui servent à manier la matière noire.

Par ailleurs, cette exposition est l'occasion de rendre hommage à la famille de Vincent Knapp, décédé en 2007 à l'âge de 50 ans. Les œuvres et portraits de son frère, le sculpteur Pascal Knapp, et son oncle, le photographe, peintre et réalisateur Peter Knapp, font partie de l'exposition. Son père, Walter Knapp est lui connu comme peintre et décorateur.


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