Le paradoxe des lumières
Khalid Benslimane
Lorsque l’on consacre une oreille attentive aux primaires françaises, on ne peut éviter de constater qu’en matière sociale, la principale évolution, ou plutôt involution étymologique dans le discours politique, est cet espèce de corporatisme social en train de réduire l’individu à un problème.
Nous assistons de plus en plus au passage d’un militantisme, qui cherchait autrefois « à donner toujours plus de sens à l’idée d’humanité » et à lutter pour éliminer toute forme de misère, vers une gestion bureaucratique et corporative des problèmes sociaux, par une élite carriériste.
Le petit peuple subit de plein fouet ce retournement de sens et se retrouve en première ligne à faire les frais d’une vision énarque ramenant la politique à quelque chose qui ressemble de plus en plus à un exercice comptable. Les chiffres ne sont plus au service de l’humain mais plutôt l’inverse, amenant des franges entières de population à être reconsidérées pour répondre aux quotas, courbes, pourcentages et autres indicateurs d’une vision sensée apporter une solution à la crise au détriment de sa principale victime : le peuple !
Cette approche biaisée de la chose politique, où le dumping social prend ses aises, ouvre la manne grande aux candidats que seul le chiffre anime, peu scrupuleux et en manque d’idées réellement alternatives, pour surfer à leur guise à coups d’amalgames consternants sur des esprits disponibles que le battage médiatique à pris soin de préparer. Ainsi l’islam, l’identité et la catégorie sociale des cités périphériques se taillent une grande place dans les discours alarmistes de bon nombre de candidats.
Pour ma part j’ai toujours considéré les discours du libéralisme et les discours prosélytiques de tout poil (identité, islamisme…etc) comme complémentaires. Ils distraient les esprits des luttes sociales pour les orienter vers des problèmes liés aux « identités », aux « racines » et autres “conflits de civilisations”. Il s’agit d’une vaste manipulation.
Que les élites (confondues) en lisse pour la gouvernance de l’état fondateur des lumières participent pleinement à cette entourloupe, il n’y a pas de quoi s’en étonner, c’est leur intérêt. Que d’autres, du peuple, s’affirmant bêtement comme les défenseurs de valeurs soit disant universelles plongent dans le piège à pieds joints, c’est éminemment regrettable.
L’intellectuel Samir Amin identifie bien le problème en soulignant que cette forme d’ idéologie (Ultralibéraliste masquée) est instrumentalisée par la stratégie de domination du capital parce qu’elle transfère les luttes de l’aire des contradictions sociales réelles au monde de l’imaginaire dit culturel, transhistorique et absolu. Disputer des racines et des identités alors que le train libéral nous emporte vers l’abîme est davantage qu’une perte de temps : c’est une faute historique et politique.
Le paradoxe majeur qui émane de cette campagne est que des opinions qui se pensent sincèrement démocratiques ne voient pas la contradiction flagrante entre la gestion de la France par la ploutocratie en place et les principes fondamentaux de la démocratie…à moins que volontairement, elles ne ferment un œil pour mieux voir dans le noir qui arrive.
Nous assistons de plus en plus au passage d’un militantisme, qui cherchait autrefois « à donner toujours plus de sens à l’idée d’humanité » et à lutter pour éliminer toute forme de misère, vers une gestion bureaucratique et corporative des problèmes sociaux, par une élite carriériste.
Le petit peuple subit de plein fouet ce retournement de sens et se retrouve en première ligne à faire les frais d’une vision énarque ramenant la politique à quelque chose qui ressemble de plus en plus à un exercice comptable. Les chiffres ne sont plus au service de l’humain mais plutôt l’inverse, amenant des franges entières de population à être reconsidérées pour répondre aux quotas, courbes, pourcentages et autres indicateurs d’une vision sensée apporter une solution à la crise au détriment de sa principale victime : le peuple !
Cette approche biaisée de la chose politique, où le dumping social prend ses aises, ouvre la manne grande aux candidats que seul le chiffre anime, peu scrupuleux et en manque d’idées réellement alternatives, pour surfer à leur guise à coups d’amalgames consternants sur des esprits disponibles que le battage médiatique à pris soin de préparer. Ainsi l’islam, l’identité et la catégorie sociale des cités périphériques se taillent une grande place dans les discours alarmistes de bon nombre de candidats.
Pour ma part j’ai toujours considéré les discours du libéralisme et les discours prosélytiques de tout poil (identité, islamisme…etc) comme complémentaires. Ils distraient les esprits des luttes sociales pour les orienter vers des problèmes liés aux « identités », aux « racines » et autres “conflits de civilisations”. Il s’agit d’une vaste manipulation.
Que les élites (confondues) en lisse pour la gouvernance de l’état fondateur des lumières participent pleinement à cette entourloupe, il n’y a pas de quoi s’en étonner, c’est leur intérêt. Que d’autres, du peuple, s’affirmant bêtement comme les défenseurs de valeurs soit disant universelles plongent dans le piège à pieds joints, c’est éminemment regrettable.
L’intellectuel Samir Amin identifie bien le problème en soulignant que cette forme d’ idéologie (Ultralibéraliste masquée) est instrumentalisée par la stratégie de domination du capital parce qu’elle transfère les luttes de l’aire des contradictions sociales réelles au monde de l’imaginaire dit culturel, transhistorique et absolu. Disputer des racines et des identités alors que le train libéral nous emporte vers l’abîme est davantage qu’une perte de temps : c’est une faute historique et politique.
Le paradoxe majeur qui émane de cette campagne est que des opinions qui se pensent sincèrement démocratiques ne voient pas la contradiction flagrante entre la gestion de la France par la ploutocratie en place et les principes fondamentaux de la démocratie…à moins que volontairement, elles ne ferment un œil pour mieux voir dans le noir qui arrive.