Le premier ministre irakien sortant Maliki rencontre des dirigeants iraniens

AFP

Téhéran - Le Premier ministre irakien sortant Nouri al-Maliki a rencontré des dirigeants iraniens lundi à Téhéran, a annoncé la télévision d'Etat iranienne, lors d'une visite visant à rallier des soutiens à sa candidature à la tête d'un nouveau gouvernement en Irak.

Nouri al-Maliki
Nouri al-Maliki
Maliki, accueilli par le ministre des Affaires étrangères Manouchehr Mottaki, a rencontré le vice-président iranien, Mohammad Reza Rahimi, ainsi que le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei.

Le Premier ministre irakien sortant multiplie actuellement les tractations pour se faire nommer à la tête du gouvernement, après sept mois d'impasse politique.

"La nation irakienne est une nation vigilante et il n'est plus possible pour les agresseurs de dominer ce pays", a déclaré l'ayatollah Khamenei en recevant M. Maliki, selon la télévision d'Etat.

"Que Dieu fasse en sorte que l'Irak soit débarrassé de la malfaisance des Etats-Unis pour que les problèmes de ce pays soient réglés", a-t-il ajouté.

Pour sa part, M. Maliki a qualifié de "stratégiques" les relations entre l'Irak et l'Iran.

M. Maliki sera reçu dans l'après-midi par le président iranien Mahmoud Ahmadinejad.

"M. Maliki se rendra également dans la ville sainte de Qom (...) où il aura des entretiens", a déclaré Raouf Sheibani, le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, cité par l'agence officielle Irna.

Selon certaines informations, le chef radical chiite irakien Moqata Sadr vit à Qom où il fait des études religieuses.

"Dans la situation actuelle, en tenant compte du départ des forces étrangères, le choix de Nouri al-Maliki, qui a une longue expérience dans la direction du pays (...) semble être un des choix appropriés pour l'Irak", a déclaré M. Sheibani.

Lors des élections législatives du 7 mars, le Bloc irakien, alliance laïque soutenue par des sunnites et menée par son prédécesseur et concurrent Iyad Allawi, est arrivé en tête, avec deux sièges d'avance sur l'Alliance de l'Etat de droit (AED), le mouvement chiite de M. Maliki.

Mais aucun des groupes ne parvient à former une coalition, et M. Maliki, bien que soutenu depuis le 1er octobre par le principal bloc chiite au Parlement, a encore besoin de soutiens comme celui celui du Conseil suprême islamique en Irak, un groupe chiite proche de Téhéran.

Dimanche, M. Allawi a accusé l'Iran de "mettre la région sans dessus dessous et de la déstabiliser en déstabilisant l'Irak".

"Certainement en Irak, je peux dire de façon catégorique que l'Iran essaye de modifier le processus politique en fonction de ses intérêts", a-t-il dénoncé sur la chaîne américaine CNN.

L'ambassadeur d'Iran à Bagdad, Hassan Danaeifar, a rejeté lundi ces accusations "infondées", dans une déclaration à l'agence Fars.

"M. Maliki a été désigné pour former le prochain gouvernement et a jugé nécessaire de mener des consultations avec les pays voisins et influents de la région", a-t-il expliqué.

M. Maliki s'est déjà rendu en Syrie et en Jordanie dans le cadre de sa tournée des pays de la région, et doit se rendre en Turquie, en Egypte et dans plusieurs pays du Golfe après son escale iranienne, selon la chaîne de télévision iranienne en arabe al-Alam.


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