Le président Obama mobilise Twitter pour dialoguer avec les électeurs

AFP

Washington - Le président Barack Obama, décidé à remobiliser les réseaux sociaux sur internet pour décrocher une réélection en 2012, devait participer mercredi à une séance de questions-réponses avec des Américains via la populaire plateforme de micro-blogs Twitter.

Barack Obama
Barack Obama
Cette "première réunion publique Twitter" organisée à la Maison Blanche devait être principalement consacrée à "l'économie et à l'emploi", selon la présidence des Etats-Unis.

L'économie américaine peine à remonter la pente de la récession de 2007-2009 : le taux de chômage officiel dépasse toujours les 9%. Ce point noir du bilan de M. Obama, deux ans et demi après sa prise de fonctions, devrait dominer la campagne de 2012 et vaut déjà au président des attaques des républicains.

M. Obama devait aussi saisir cette occasion pour défendre à nouveau sa stratégie de réduction des déficits face aux républicains du Congrès, qu'il doit retrouver jeudi à la Maison Blanche.

Les deux parties peinent à trouver un accord sur le relèvement du plafond de la dette afin d'éviter le défaut de paiement aux conséquences "imprévisibles" qui se profile début août. M. Obama veut réduire les dépenses budgétaires, mais aussi augmenter la pression fiscale sur les plus aisés, ce que refusent ses adversaires.

Depuis la semaine dernière, les utilisateurs de Twitter sont invités à poser leurs questions en utilisant le marqueur #AskObama (demandez à Obama). Le cofondateur de l'entreprise, Jack Dorsey, se chargera d'effectuer le tri dans les milliers de messages déjà envoyés, selon la Maison Blanche.

Contrairement aux internautes, le président ne sera pas limité à 140 caractères dans ses réponses: il s'exprimera en personne depuis la salle d'apparat de la Maison Blanche, et la vidéo en direct de l'événement sera diffusée sur "http://askobama.twitter.com".

La campagne victorieuse de M. Obama en 2008 s'était distinguée par une utilisation massive des outils de l'internet participatif, que ce soit pour mobiliser les militants au niveau local ou pour rassembler des fonds, un élément décisif dans toute compétition électorale aux Etats-Unis.

Depuis, la présidence a continué à miser sur les réseaux sociaux: la Maison Blanche est présente sur Facebook, YouTube et bien sûr Twitter, où le compte @whitehouse rassemble plus de 2,2 millions d'abonnés. Le candidat Obama, @barackobama, est "suivi" par près de neuf millions de personnes.

Innovante sur la forme, la "réunion publique Twitter" de mercredi ne devrait pas se révéler révolutionnaire sur le fond, si l'on en juge par les précédents exercices du genre qui permettent à la Maison Blanche d'éviter tout filtre journalistique.

Le 20 avril dernier, le président s'était ainsi rendu au siège social de Facebook en Californie (ouest) pour répondre aux questions des usagers du réseau social et évoquer - déjà - la bataille budgétaire avec les républicains. Il avait aussi exhorté les jeunes à se mobiliser en vue de 2012.

M. Obama avait également participé en 2010 et 2011 à des séances de questions-réponses via YouTube.

"Nous sommes entrés dans une ère de l'information différente, où les gens obtiennent leurs informations autrement qu'auparavant", fait valoir Dan Pfeiffer, le directeur de la communication de la Maison Blanche, pour qui "si vous voulez communiquer avec le grand public, le faire à travers les médias traditionnels ne suffit plus".

Mais les républicains ont saisi cette occasion de faire passer eux aussi leur message: le président de la Chambre des représentants John Boehner a ainsi posé mercredi une question marquée #askobama via son compte officiel Twitter: "allez-vous renoncer à réclamer des hausses d'impôts, ou dire aux Américains comment des hausses d'impôts vont créer des emplois?"


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