Le président Saleh à Riyad pour signer l'accord de transfert du pouvoir

AFP

Le président yéménite Ali Abdallah Saleh est arrivé mercredi de façon inopinée à Ryad pour signer un accord prévoyant son départ, réclamé depuis dix mois par un mouvement de contestation.

Ali Abdallah Saleh
Ali Abdallah Saleh
M. Saleh "s'est rendu à Ryad pour y signer l'accord" de transfert du pouvoir proposé par les monarchies arabes du Golfe, a annoncé à l'AFP une source officielle à Sanaa.

L'émisaire de l'ONU au Yémen, Jamal Benomar, a confirmé à l'AFP que la cérémonie de signature de l'accord "aura lieu aujourd'hui à Ryad", précisant que M. Saleh signera ce plan, déjà paraphé par l'opposition. Les deux parties signeront ensuite son mécanisme d'application.

M. Benomar avait annoncé mardi la finalisation de l'accord entre le pouvoir et l'opposition conformément à l'initiative des monarchies arabes du Golfe.

Ce plan proposé par le Conseil de coopération du Golfe (CCG) dont l'Arabie saoudite est le chef de file prévoit le départ de M. Saleh du pouvoir en échange de l'immunité pour lui-même et ses proches.

Il doit remettre le pouvoir pour une période intérimaire à son vice-président, Abd Rabbo Mansour Hadi, un homme de consensus.

Mais selon des sources politiques, il demeurera président à titre honorifique pendant une période de 90 jours, à l'issue de laquelle M. Hadi sera élu président pour une période intérimaire de deux ans.

Le président yéménite, au pouvoir depuis 33 ans et dont les manifestants réclament depuis janvier le départ, avait refusé jusqu'à présent de signer le plan de sortie de crise, se rétractant à la dernière minute à plusieurs reprises.

M. Benomar a supervisé d'intenses tractations au cours des derniers jours à Sanaa pour convaincre le chef de l'Etat de signer cet accord et ses modalités d'application.

Le secrétaire général du parti présidentiel, Sultan al-Barakani, avait déclaré mardi soir que les dernières touches étaient mises "au mécanisme d'application et sur un document lié aux garanties" d'immunité pour M. Saleh et ses proches. Le fils et les neveux du président commandent les principaux organes de sécurité dans le pays.

Le Conseil de sécurité de l'ONU avait reporté d'une semaine une réunion qu'il devait tenir lundi pour discuter du refus de M. Saleh de signer le plan de sortie de crise, dans l'espoir d'une percée.

L'agence officielle yéménite SABA a annoncé que M. Saleh avait reçu un appel mardi soir du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, qui l'a "remercié pour avoir répondu positivement aux efforts de l'ONU et à la résolution 2014".

Les quinze pays membres du Conseil de sécurité ont adopté à l'unanimité le 21 octobre la résolution 2014 condamnant les attaques menées contre les manifestants par les forces gouvernementales et apportant leur soutien au plan du CCG.

La répression des manifestants qui réclament la démission du président Saleh et les affrontements entre troupes rivales ont fait des centaines de morts depuis janvier au Yémen.


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