Le président malien appelle les populations à la quiétude, à la solidarité et à l’unité

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Le président malien Ibrahim Boubaker Keita a appelé ses compatriotes à la quiétude, à la solidarité et « aux valeurs sociétales qui nous unissent », à l’occasion de sa visite, jeudi, au village Sobane-Da, région de Mopti au centre du Mali.

La visite du président Keita intervient quelques jours après le massacre de 35 villageois (11 adultes et 24 enfants) par des hommes armés soupçonnés par le gouvernement d’être des « terroristes ». 

Dans un communiqué rendu public par la présidence malienne, Keita a déclaré que « l’Etat procédera immédiatement au désarmement de tous ceux qui détiennent illégalement les armes. Et celui qui refusera de rendre son arme sera sanctionné sévèrement par la loi », a-t-il averti d’un ton ferme. 

« Seuls les militaires doivent porter les armes pour défendre leur pays, sécuriser les populations et leurs biens », a-t-il insisté. 

Du bétail et des équins grillés, maisons, cars et greniers de stockages de réserves alimentaires incendiés, des objets privés consumés par le feu, tel était l’état des lieux tels que décrit par la présidence malienne dans son communiqué. 

Le président Ibrahim Boubaker Keita est arrivé jeudi matin dans le village endeuillé, à la tête d’une importante délégation ministérielle. « Il a passé la matinée sous les arbres avec les familles des victimes ». 

Il a notamment appelé les jeunes de ne pas tomber « sous l’influence des gens de mauvais esprits et des ennemis de la paix au Mali ». 

« Ne les écoutez pas et ne les suivez pas, n’acceptez jamais de rendre justice avec une quelconque vengeance. N’acceptez pas de vous enrôler dans une milice quelconque. Ceux qui sont là à vous influencer et à vous conseiller mal le paieront très bientôt devant la justice », a-t-il martelé. 

La visite du président malien, intervient deux jours après celle du Premier ministre, Boubou Cissé, suite à laquelle un deuil national de trois jours a été décrété et le gouverneur de Mopti a été limogé. 

Lundi vers 3h du matin, le village dogon de Sobane-Da a subi une attaque armée par des personnes non encore identifiés. Un bilan initial de 95 morts avait été communiqué par un élu local, avant d’être revu à la baisse par le Gouvernement, 35 morts, suite à la visite du Premier ministre, mardi. 

Le Mali a basculé dans la violence en mars-avril 2012 lorsque des groupes terroristes liés à Al-Qaïda ont pris le contrôle de nombre de localités dans le nord.

Délogés en grande partie grâce à une intervention militaire internationale, lancée en janvier 2013, ces groupes continuent à sévir, perpétrant des attaques sporadiques contre les civils et les forces armées, aussi bien maliennes qu'étrangères. 

Depuis 2015, ces attaques se sont étendues au centre et le sud du Mali ainsi qu'aux pays voisins, en particulier le Burkina Faso et le Niger.

Les forces étrangères déployées à travers le territoire malien, telles que la Minusma de l'Onu, Barkhane de la France ou encore du G5 Sahel, n'ont pu ramener la paix dans ce pays d'environ 20 millions d'habitants vivotant sur une superficie de 1.241.238 km2.


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