Le régime syrien risque d'aller droit dans le mur, estime Alain Juppé
AFP
Dubaï - Le régime du président syrien Bachar al-Assad risque d'aller droit dans le mur en raison de sa violente répression du mouvement pro-démocratie, a estimé le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé dans un entretien publié samedi par le quotidien Al-Hayat.
Bachar al-Assad
"Un régime qui tire au canon contre sa population perd sa légitimité", a-t-il dit, indiquant: "Nous souhaitons une Syrie stable mais nous pensons que la vraie stabilité n'est pas dans la répression. Elle est dans la réforme".
Il a souligné que le texte des sanctions adoptées par l'Union européenne contre 13 membres du régime syrien "laisse ouverte la possibilité d'étendre la liste" à d'autres responsables, dont le président Assad.
Cette première liste "s'est limitée pour l'instant à un certain nombre de noms dans lequel ne figure pas celui du président Bachar parce que plusieurs de nos partenaires considèrent qu'il faut faire preuve à son égard de plus de patience".
"Ce n'est pas le point de vue de la France par ce que nous pensons d'ores et déjà qu'il est responsable d'une répression qui a fait plusieurs centaines de morts", a poursuivi M. Juppé, rappelant que Paris cherchait à faire condamner le régime syrien au Conseil de sécurité de l'ONU où Washington considère cependant qu'"il n'y a pas (encore) de possibilité de faire voter une résolution".
M. Juppé a estimé que la répression des mouvements pro-démocratie dans le monde arabe était "inacceptable".
"Nous considérons que l'aspiration des peuples à plus de liberté, à plus de démocratie, doit être prise en compte et qu'utiliser des chars pour répondre à de telles aspirations n'est pas acceptable, fût-ce au prix du principe de stabilité", a-t-il dit.