Des voix maliennes renommées sont de la fête, dont Boubacar Traoré et Nahawa Doumbia. Africolor renoue avec une idée lancée en 1989 et qui, pendant dix ans, fut un symbole : une soirée puis une nuit de Noël aux couleurs de la musique du Mali. Une forte communauté malienne vit en Seine-Saint-Denis.

Fidèle du festival, Nahawa Doumbia participait au premier "Noël mandingue", en 1989, au Théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis. En quelques coups de fil, la chanteuse battait le rappel des compatriotes du Mali. Avec succès : le soir du 24 décembre, la salle était pleine. Un public à 90 % malien, venu en famille. Des enfants, des bébés, des élégantes qui avaient sorti leurs plus beaux boubous. Ferveur et bonheur d'entendre une de ses chanteuses favorites, vertige des étoffes et des parfums.

Il y avait aussi des Français, comme Caroline : "Ce qui m'avait sauté au nez, c'est le tchourai", l'encens à base de plantes que préparent et dont se parfument les femmes en Afrique de l'Ouest. Âgée d'une trentaine d'années en 1989, elle avait préféré cette échappée au Noël en famille.

Au fil des éditions, de plus en plus de Français sont venus, racontent Dabi et Bintou, deux responsables de l'association Gidimaxa Jikké, qui regroupe des émigrés de 24 villages de la région de Kayes, à l'ouest du Mali. A Africolor, pour le Noël mandingue, les femmes de l'association avaient la noble tâche de nourrir et rafraîchir tout le monde en pastels, plats reconstituants de riz en sauce, délicieux jus de bissap et gingembre. Le Noël mandingue de cette année sera retransmis, le 31 décembre à 20 heures, sur France Musique.