Le sumo, un sport des plus japonais aux protagonistes bien particuliers
AFP
Tokyo - Le sumo, dont les origines remontent au début de notre ère, est le sport japonais par excellence. Ses six tournois annuels dans le pays sont l'occasion de grands divertissements populaires diffusés en direct à la télévision.
Il se distingue des autres disciplines nippones par la vie d'ascète de ses lutteurs, reclus au sein d'une communauté hiérarchisée, par l'importance de leur style et de leur personnalité dans les combats et dans le coeur du public.
Le "mawashi", la ceinture enveloppant la taille et l'aine du lutteur, est pendant le combat son seul vêtement et la seule prise solide pour son adversaire. Il est en coton noir épais pour les non titulaires. Pour les lutteurs titulaires, ou sekitori (six rangs allant de champion junior au grade suprême de "yokozuna"), il est de coton blanc à l'entraînement et en soie de diverses couleurs pour les tournois officiels.
Il s'agit d'une bande de tissu pliée sur la largeur et d'une longueur de 9 mètres, voire plus. Le sumotori entièrement nu la passe d'abord entre ses jambes, puis tourne sur lui-même avec l'aide d'un ou plusieurs assistants. Car il faut bien serrer et nouer à l'arrière pour en assurer la solidité et limiter l'espace où l'adversaire peut glisser les doigts entre le ventre et la ceinture.
Est déclaré vainqueur celui qui parvient à pousser l'autre hors d'un cercle d'argile de 4,55 m de diamètre, le "dohyo", ou à lui faire toucher le sol avec une autre partie que la plante des pieds. Les combats ne durent souvent que quelques secondes.
Pas de catégories de poids en sumo professionnel, ce qui peut donner lieu à des spectacles étonnants entre un mastodonte de plus de 200 kg et un lutteur de 130 kg, qui semble tout petit à côté.
Après un cérémonial, le "shikiri", apparenté au rituel shinto (religion animiste, originaire du Japon), la lutte commence par le "tachi-ai", entrée en collision dans un claquement de chair. "Si vous ratez le tachi-ai, vous avez 80% de chances de perdre. Il faut le travailler dur", explique à l'AFP le champion géorgien Tsuyoshi Tochinoshin.
Coups du plat de la main et gifles sur la joue sont admis. Mais il est interdit par exemple de donner des coups de poing ou du tranchant de la main, de tirer les cheveux ou saisir la partie verticale du mawashi.
L'esquive, pour faire tomber l'adversaire sous l'effet de son propre élan, est autorisée mais considérée comme une manière peu reluisante de vaincre.
Les lutteurs, dont certains commencent à 15 ans et viennent de milieux très modestes, vivent en communauté hiérarchisée au sein d'écuries ou confréries, "heya" en japonais (45 sont actuellement répertoriées par l'Association de sumo, pour plus de 650 lutteurs). Les non-titulaires dorment dans des chambres communes sur des tatamis, sont chargés des corvées ménagères et servent d'assistants aux "sekitori".
Mais rien n'est jamais acquis au sumo: au gré des compétitions on peut dégringoler le "banzuke", l'échelle des grades, et perdre ses privilèges.
Après l'entraînement collectif sous l'oeil des maîtres, on partage en fin de matinée le "chanko", le repas très calorique du sumotori, dont le plat principal est une grande potée aux multiples ingrédients.
En avril 2018, des femmes secouristes accourues sur une arène où un dignitaire venait d'avoir un malaise avaient été sommées d'en sortir immédiatement.
Le dohyo est considéré comme sacré et les femmes, jugées "impures", en sont bannies. Force quantités de sel avaient été jetées afin de le "re-purifier". Le responsable de l'Association de sumo, Hakkaku, avait néanmoins formulé de "sincères excuses" à l'adresse de ces femmes.
Le sumo a aussi pâti ces dernières années d'accusations d'abus physiques extrêmes, d'affaires de drogue, de paris illégaux et de liens avec le crime organisé.
"C'est le coeur!", s'exclame aussitôt Tochinoshin quand on lui demande ce qui compte le plus au sumo entre le "shin" (coeur, esprit), le "gi" (technique) et le "tai" (corps, force).
"Dans une lutte entre deux adversaires de force sensiblement égale, ce qui fait la différence entre le ciel et la terre ne peut provenir que de leur énergie morale", écrivait aussi en 1996 Kirishima, grand champion très respecté, dans ses mémoires traduits et commentés par la spécialiste Liliane Fujimori.
Le "mawashi", la ceinture enveloppant la taille et l'aine du lutteur, est pendant le combat son seul vêtement et la seule prise solide pour son adversaire. Il est en coton noir épais pour les non titulaires. Pour les lutteurs titulaires, ou sekitori (six rangs allant de champion junior au grade suprême de "yokozuna"), il est de coton blanc à l'entraînement et en soie de diverses couleurs pour les tournois officiels.
Il s'agit d'une bande de tissu pliée sur la largeur et d'une longueur de 9 mètres, voire plus. Le sumotori entièrement nu la passe d'abord entre ses jambes, puis tourne sur lui-même avec l'aide d'un ou plusieurs assistants. Car il faut bien serrer et nouer à l'arrière pour en assurer la solidité et limiter l'espace où l'adversaire peut glisser les doigts entre le ventre et la ceinture.
Est déclaré vainqueur celui qui parvient à pousser l'autre hors d'un cercle d'argile de 4,55 m de diamètre, le "dohyo", ou à lui faire toucher le sol avec une autre partie que la plante des pieds. Les combats ne durent souvent que quelques secondes.
Pas de catégories de poids en sumo professionnel, ce qui peut donner lieu à des spectacles étonnants entre un mastodonte de plus de 200 kg et un lutteur de 130 kg, qui semble tout petit à côté.
Après un cérémonial, le "shikiri", apparenté au rituel shinto (religion animiste, originaire du Japon), la lutte commence par le "tachi-ai", entrée en collision dans un claquement de chair. "Si vous ratez le tachi-ai, vous avez 80% de chances de perdre. Il faut le travailler dur", explique à l'AFP le champion géorgien Tsuyoshi Tochinoshin.
Coups du plat de la main et gifles sur la joue sont admis. Mais il est interdit par exemple de donner des coups de poing ou du tranchant de la main, de tirer les cheveux ou saisir la partie verticale du mawashi.
L'esquive, pour faire tomber l'adversaire sous l'effet de son propre élan, est autorisée mais considérée comme une manière peu reluisante de vaincre.
Les lutteurs, dont certains commencent à 15 ans et viennent de milieux très modestes, vivent en communauté hiérarchisée au sein d'écuries ou confréries, "heya" en japonais (45 sont actuellement répertoriées par l'Association de sumo, pour plus de 650 lutteurs). Les non-titulaires dorment dans des chambres communes sur des tatamis, sont chargés des corvées ménagères et servent d'assistants aux "sekitori".
Mais rien n'est jamais acquis au sumo: au gré des compétitions on peut dégringoler le "banzuke", l'échelle des grades, et perdre ses privilèges.
Après l'entraînement collectif sous l'oeil des maîtres, on partage en fin de matinée le "chanko", le repas très calorique du sumotori, dont le plat principal est une grande potée aux multiples ingrédients.
En avril 2018, des femmes secouristes accourues sur une arène où un dignitaire venait d'avoir un malaise avaient été sommées d'en sortir immédiatement.
Le dohyo est considéré comme sacré et les femmes, jugées "impures", en sont bannies. Force quantités de sel avaient été jetées afin de le "re-purifier". Le responsable de l'Association de sumo, Hakkaku, avait néanmoins formulé de "sincères excuses" à l'adresse de ces femmes.
Le sumo a aussi pâti ces dernières années d'accusations d'abus physiques extrêmes, d'affaires de drogue, de paris illégaux et de liens avec le crime organisé.
"C'est le coeur!", s'exclame aussitôt Tochinoshin quand on lui demande ce qui compte le plus au sumo entre le "shin" (coeur, esprit), le "gi" (technique) et le "tai" (corps, force).
"Dans une lutte entre deux adversaires de force sensiblement égale, ce qui fait la différence entre le ciel et la terre ne peut provenir que de leur énergie morale", écrivait aussi en 1996 Kirishima, grand champion très respecté, dans ses mémoires traduits et commentés par la spécialiste Liliane Fujimori.