Le théâtre marocain “héritier légitime” du patrimoine culturel national (chercheur)

MAP

Casablanca – Le théâtre marocain contemporain est le fils légitime des accumulations historiques et du patrimoine culturel riche et diversifié du Royaume, a souligné le chercheur et dramaturge, Mohamed Laâziz.

“Les nouvelles générations des dramaturges du quatrième art marocain, issues généralement du théâtre amateur qui a fleuri un peu partout dans les villes du Royaume, se sont forgées leur propre identité grâce à leurs convictions artistiques et culturelles mais aussi leurs approches intellectuelles”, a-t-il indiqué dans un entretien à la MAP.

Rappelant qu’après la naissance du théâtre marocain, les artistes et dramaturges devaient se déplacer dans les théâtres du colonisateur et les domiciles des notables afin de présenter leurs œuvres, vu la rareté des infrastructures théâtrales à cette époque, le chercheur a fait valoir qu’”avec l’accumulation des œuvres d’écrivains et d’artistes marocains, la construction d’infrastructures théâtrales est devenue une demande pressante. Mais avec l’apparition d’un mouvement théâtral qui s’est forgé une réputation de taille, cette demande est devenue encore une nécessité”.

D’après M. Laâziz, également président du Comité de rédaction de la revue “Arts marocains”, les années 80 ont été marquées par l’apparition d’une nouvelle génération avec la mise en place d’instituts spécialisés dédiés à l’art dramatique et à l’animation culturelle ainsi que par une batterie de mesures en faveur du théâtre national, relevant que ces actions ont insufflé une nouvelle dynamique au père des arts.

Aujourd’hui, la situation est différente, a-t-il fait constater, se targuant du fait que le Maroc avance à pas de géant en matière de construction d’infrastructures théâtrales, notamment avec la mise en place du Grand théâtre d’Oujda, du Grand théâtre de Casablanca, ainsi que du Grand théâtre de Rabat, dont les travaux sont presque achevés.

Pour M. Laâziz, si un effort substantiel a été fait par les pouvoirs publics pour renforcer le réseau des salles de théâtre, “on ne peut pas dire que celles-ci soient devenues de véritables espaces de création, de formation et de présentation théâtrales suscitant l’engouement du public, car malheureusement ces espaces dédiés à l’art et à la culture s’éloignent du théâtre en abritant de temps en temps des évènements partisans et politiques “.

“C’est un véritable défi posé à notre théâtre national qui cherche toujours à se faire une place et à se distinguer “, a-t-il poursuivi, relevant que chaque théâtre doit être un espace de vie offrant les moyens de travail et disposant des structures de promotion, de diffusion et d’organisation des tournées théâtrales.

Il a, dans ce sens, appelé le ministère de la Culture à adopter une nouvelle politique avec des objectifs tracés selon une démarche participative et de concertation avec les parties concernées afin de garantir l’exploitation et la bonne gestion des théâtres, mettant l’accent sur l’importance de prévoir des formations au profit des jeunes comédiens et dramaturges.