Le vol Yemenia bloqué par des jeunes Comoriens à Roissy a pu décoller
AFP
Paris - Un vol Paris-Sanaa de la compagnie Yemenia transportant de nombreux passagers à destination des Comores et bloqué mercredi matin à Roissy par des jeunes Comoriens ou d'origine comorienne, est finalement parti avec 40 minutes de retard, a-t-on appris de source aéroportuaire.
Prévu à 08h55, l'appareil, un A330, qui n'était pas celui parti de Roissy Charles-De-Gaulle il y a deux jours, a finalement décollé à 09h35, du terminal 3 dédié aux charters et non pas du terminal 1 initialement annoncé, a-t-on précisé.
"Moi je voulais partir, pas dans n'importe quelles conditions, mais je voulais partir. Avec Yemenia, ça passe ou ça casse, mais je suis arrivé trop tard, c'était bloqué. Certains ont pu passer, pas moi. Je ne leur en veux pas de bloquer, peut-être qu'en faisant cela ils nous sauvent la vie", a déclaré à l'AFP un passager, Ahmed Hamidou.
L'appareil ne fera pas escale à Marseille, a-t-on précisé de même source, contrairement à ce qu'avait annoncé à l'AFP le vice-président de l'association de la diaspora comorienne d'Ile-de-France Mohamed Mze.
Une dizaine de camionnettes de CRS étaient stationnées à proximité de l'aéroport, mais les jeunes qui participaient au blocage sont apparemment partis de leur propre initiative.
Certains d'entre eux ont indiqué à l'AFP qu'ils comptaient se rendre dans différentes agences où des billets d'avion de la compagnie Yemenia à destination des Comores ont été achetés, notamment à La Courneuve (Seine-Saint-Denis).
"Lors d'une réunion entre membres de la communauté mardi, les jeunes ont proposé de bloquer les vols de Yemenia pour protester contre les conditions déplorables dans lesquelles ils nous font voyager une fois hors de l'espace européen. Pour eux, c'était le seul moyen de se faire entendre", a expliqué à l'AFP Bacar Soilihi, Français d'origine comorienne et collaborateur du député PS de Seine-Saint-Denis Daniel Goldberg.
Toujours mardi soir, un jeune Comorien qui a perdu 4 membres de sa famille lors du crash de l'Airbus A310, selon M. Mze, avait déjà pris à partie le vigile de l'ambassade des Comores à Paris à la sortie d'une réunion à La Courneuve entre les membres de la diaspora à laquelle prenaient part certains élus de Seine-Saint-Denis.
Soixante-six ressortissants français se trouvaient à bord de l'Airbus A310 qui s'est abîmé en mer dans la nuit de lundi à mardi, avec au total 153 occupants. Seule une adolescente de 14 ans a survécu.