“Les Jeunes voix d’Opéra de Tunisie” lancent les premiers chants et “Chœur”

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Si un simple regard jeté sur le chantier de la Cité de la culture, suffit pour convaincre les curieux de la tâche herculéenne consacrée à la réalisation du nouveau temple des arts et de la culture en Tunisie, il n’empêche que la véritable “révolution culturelle” se prépare sans fanfare ni clairon dans l’unité de gestion par objectifs au sein du ministère de la culture et de la sauvegarde du patrimoine.

“Les Jeunes voix d’Opéra de Tunisie” lancent les premiers chants et “Chœur”
Cette structure en charge de fonder la cité de la culture a été créée par décret présidentiel, spécialement dans le dessein de cogiter, de planifier et de donner forme en matière de culture.
Dédiée aux formes expressives les plus diverses à travers ses futurs espaces de spectacles vivants, sa médiathèque, sa cinémathèque, sa galerie d’expositions, ouverte à toute pratique culturelle et à la découverte du patrimoine culturel tunisien, la cité se veut l’écrin pour l’éclosion des joyaux culturels et artistiques de la Tunisie nouvelle.
En effet, imaginez ce qui peut naître de l’équation “investissement, management, marketing et durabilité culturelle” dans un pays qui œuvre à élever ses villes notamment la capitale au rang de celles dignes des sociétés modernes?
C’est à travers cette équation que l’espoir de voir naître prochainement quelque chose de passionnant n’est pas un rêve mais une prémonition. Certes, le défi est double: concrétiser les 15e et 19e points inscrits dans le programme du Président Ben Ali pour la Tunisie de demain.
En effet, tout est mis en branle du côté du ministère de la culture et de la sauvegarde du patrimoine pour réussir à créer une exigence de vie culturelle, une diversité, une urbanité moderne, un centre de savoir et un aimant pour une culture ouverte sur le monde, par et dans la ville. Et la cité de la culture doit être bien préparée pour relever ce “new deal” culturel.
Comment? M. Mohamed Zinelabidine, directeur général de l’unité de gestion par objectifs (UCPO) de la cité de la culture au sein du ministère de tutelle en livre quelques aspects dans une interview exclusive accordée à l’Agence Tunis Afrique Presse.
Gérer les objectifs, gérer les opportunités et les potentialités
Gestion des objectifs mais aussi gestion des opportunités. Voilà ce qu’offre la cité de la culture. Une opportunité idéale pour changer la donne en repensant la création artistique ainsi que ses modalités structurelles à la lumière d’un nouveau contexte social, économique, esthétique et technologique, tient à préciser d’emblée notre interlocuteur avant de rappeler que la Cité de la culture est avant tout un projet culturel qui se veut, dans sa conception, une destination attrayante, pour ses futurs visiteurs de tous bords et de toutes horizons.
Des visiteurs certes, mais de quelle nature? Des voyageurs ou des touristes. Nuance, les voyages forment. “Créer donc des publics” explique-t-il, est l’axe central de toutes les réflexions engagées par l’unité de gestion.
Ainsi, pour réussir sa mission en tant que mécanisme créé pour fournir de meilleures analyses du secteur, définir une approche sur les nouvelles pratiques, élaborer les voies à suivre, l’unité agit depuis sa création en 2008, conformément à une certaine feuille de route. Sa devise: adopter une démarche de création et d’innovation, avec la participation de tous, guidés par la détermination à faire réussir ce projet culturel, auquel tient beaucoup le Président de la République en personne.
Un projet qui puisse répondre aux exigences de l’époque, suivant les paramètres de “la quintessence” de la Culture dont le pays peut s’enorgueillir et s’appuyant à la base sur un modèle de développement culturel fondé sur une politique d’une culture inventive et durable.
C’est une grande ambition devant déboucher sur de grandes mutations des pratiques culturelles. En effet, les réflexions au stade de l’expérimentation sont aujourd’hui des idées qui commencent à prendre forme, à travers la mise en place de certaines structures visant à relancer l’esprit de création, à faire éclore les talents et à former les jeunes tunisiens aux arts contemporains. D’ailleurs, la représentation “Matin de l’opéra” des “Jeunes voix de Tunisie” lors de la manifestation “Les correspondances de Carthage” (5 décembre 2008) en est un exemple éloquent, fait-il rappeler.
Le Chœur de l’opéra de Tunis fait son nid
“On peut dire que ces jeunes voix sont les voies du succès”, précise M. Mohamed Zinelabidine sur un ton confiant.
Mais la bonne nouvelle concerne notre opéra tunisien. “On a créé le chœur de l’Opéra de Tunis” a-t-il annoncé. Il s’agit d’une structure artistique qui fait son nid autour de 40 choristes et solistes, formés par des professionnels tunisiens, bulgares, japonais, italiens, russes et polonais et travaillant actuellement sous la houlette d’une équipe française chargée d’assurer leur formation conformément aux normes internationales et d’encadrer un chef de chœur tunisien, a-t-il dévoilé.
Dans le dessein du droit à la culture pour tous, prôné par le Président de la République, -puisque les potentiels recrutés viennent de plusieurs régions du pays-, cette formation a effectué des tournées dans les régions de Tunis, Sousse, Sfax, Kef, Gabes, Gafsa…
L’objectif des représentations des “Jeunes voix de Tunisie” dans les régions, procède, dit-il, de la conviction que la cité doit être ouverte sans exclusion, car les régions regorgent d’un vivier artistique richissime.
A la fin du mois d’avril, 40 choristes seront en stage pour se préparer à la première représentation officielle du Chœur de l’opéra de Tunis prévue au mois d’octobre prochain.
Par ailleurs, un concours international des meilleures voix opératiques du monde arabe sera ouvert durant la période 2009-2011. Une occasion pour révéler les richesses vocales tunisiennes dans l’interprétation des répertoires universels les plus complexes et des œuvres aux consonances les plus lointaines de musique de chambre.
C’est autrement, une façon de préparer les commandes scéniques tunisiennes pour la maison de l’opéra de Tunis qui réunira comédiens, musiciens, metteurs en scène, orchestres, chanteurs lyriques, librettistes, ingénieurs de lumière et de son etc.
Réhabilitation de l’orchestre symphonique et création du ballet
Dans ce vaste programme de refonte, qui consiste donc à “créer ce qui n’existe pas et à réforme ce qui existe”, M. Mohamed Zinelabidine annonce que les commissions de réflexion au sein du ministère se penchent actuellement sur la question de la réhabilitation de l’Orchestre symphonique de Tunis pour son intégration future dans la cité de la culture.
La création du “Jazz orchestre” au sein de la cité avec un chœur orchestral arabe, figure au cœur de nos préoccupations, a-t-il ajouté.
Pour ce qui est du ballet sous forme de compagnie de danse de l’opéra de Tunis, il est en phase de constitution actuellement et bénéficiera d’une formation au mois de décembre prochain en vue de l’intégrer à l’opéra de Tunis.
Abordant un autre volet, M. Mohamed Zinelabidine a mentionné un stage de preneurs de sons qui vient d’être effectué du 7 au 12 avril au profit de 30 candidats dans la perspective de créer une pépinière technique au sein de la cité, disponible pour les scènes, les salles de cinéma, les salles d’expositions, le plein air… en plus d’un stage résident pour les ensembles réduits de musique, tels que l’orchestre national du jazz, l’ensemble de musique arabe, un stage pour les accordeurs de piano.
Ce sont là les principaux objectifs 2009, pour réussir à préparer l’exploitation des futurs lieux avec le credo “être bien prêts avant d’habiter”. Car l’heure est au défi. “Nous devons être à la hauteur pour pouvoir “attirer les regards vers les théâtre de l’opéra, le théâtre des régions et le théâtre des jeunes créateurs” entre autres prérogatives de la cité, a-t-il souligné.
C’est la culture escomptée pour la cité de la culture. C’est l’objectif, le motif, et le moteur pour que “futur joyau culturel national, régional et international rayonnant où tous, contributeurs, penseurs, critiques, créateurs et amis de la culture puissent s’exprimer dans un lieu artistique par excellence, reflet de la richesse de l’art et des artistes tunisiens et de la vocation de la Tunisie d’être singulière et plurielle à la fois” conclut le directeur général de l’UGPO, tout en mettant l’accent sur la ferme volonté du ministère de tutelle de mettre à profit les décisions présidentielles en rapport avec le développement humain et culturel de la Tunisie nouvelle.
En attendant, les mélomanes et passionnés de la musique de chambre peuvent jouir des premiers chants et chœurs des “Jeunes voix d’opéra de Tunisie” dans leurs prochaines tournées.


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