Les "Picasso de Picasso" se dévoilent aux Capucins de Landerneau

AFP

Les "Picasso de Picasso" se dévoilent à compter de dimanche au centre d'art contemporain de la famille Leclerc à Landerneau (Finistère) au travers de 200 oeuvres, connues ou inédites, dont la singularité est d'avoir été gardées par l'artiste espagnol tout au long de sa vie.

Conservées dans ses différents ateliers, ces oeuvres qui se comptent par milliers furent en partie héritées par sa veuve Jacqueline Roque, qui organisa plusieurs expositions dédiées à l'artiste, jusqu'à sa propre disparition en 1986. Sa fille Catherine Hutin prit la relève afin de participer à la diffusion dans le monde de l'oeuvre de Pablo Ruiz Picasso (1881-1973).

"C'est la première fois à ce niveau, avec cette ampleur, 200 numéros, qu'on peut vraiment avoir une idée de la qualité de cette collection et de ce qu'elle permet de connaître de l'oeuvre de Picasso", a expliqué à l'AFP le commissaire de l'exposition et directeur du musée Picasso d'Antibes, Jean-Louis Andral.

Ces oeuvres, principalement des peintures et dessins, mais également quelques céramiques et livres illustrés, regroupent pratiquement toutes les périodes de production de l'artiste, qui rencontra tout au long de sa vie énormément d'artistes et de poètes dont Jean Cocteau.

Présentée au Fonds Hélène et Edouard Leclerc pour la culture jusqu'au 1er novembre, l'exposition se parcourt selon un cheminement chronologique, en partant des oeuvres les plus anciennes de l'artiste, encouragé à ses débuts par son père José Ruiz Blasco, peintre et professeur de dessin.

Les peintures qu'il réalise alors et signe de son nom de naissance sont d'un style académique, influencé par l'enseignement reçu par son père.

C'est en 1899, à Barcelone, que Picasso décide de suivre sa propre voie, puis de délaisser le patronyme paternel pour signer ses toiles du seul nom de sa mère, Picasso.

Cette rétrospective présente ensuite les oeuvres cubistes de l'artiste comme l'huile sur carton "Deux femmes nues debout" de 1908, une toile entourée d'un cadre doré, que Picasso a lui même chiné et installé.

Suivent des oeuvres composées à l'approche de la seconde guerre mondiale, telles des natures mortes, des vues d'atelier et des paysages de Paris. Elles révèlent l'enfermement de l'artiste lorsque la guerre éclate à travers une palette aux tons de plus en plus violents et durs.

Entre figuration et abstraction

Sa rencontre avec Jacqueline Roques, qu'il épouse en 1961, est largement représentée avec des oeuvres qui témoignent de la place centrale occupée par celle-ci dans la vie du maître espagnol, dont l'oeuvre a oscillé entre figuration et abstraction.

Jacqueline va accompagner Picasso au cours des 20 dernières années de sa vie "comme étant le personnage central à la fois de sa vie et de son oeuvre", explique le commissaire de l'exposition lors d'une présentation du parcours à la presse.

Celui-ci s'achève sur "les dernières années" de l'artiste, au cours desquelles il peint avec une frénésie de jeune homme des toiles souvent de grand format et aux couleurs vives, comme "Torero" (1970), une huile sur toile de près de deux mètres de haut, ou "Figures" (1972), sa toute dernière oeuvre, rarement exposée.

"C'est un coup de chance formidable d'avoir pu rassembler toutes ces oeuvres", s'est félicité Michel-Edouard Leclerc, à la tête du Fonds qui porte le nom de ses parents.

Peintre, dessinateur, sculpteur, céramiste, graveur, décorateur, écrivain même, Pablo Picasso a laissé plus de 60.000 oeuvres avant son décès à 91 ans dans son dernier atelier à Mougins (Alpes-Maritimes).

Depuis l'ouverture du centre d'art breton, en 2012 dans l'ancien couvent des Capucins de la ville natale du pionnier de la grande distribution, plus de 700.000 personnes s'y sont pressées pour découvrir ou redécouvrir des artistes tels que Miro, Giacometti, Dubuffet ou encore Chagall.


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