Les débris repêchés dans l'Atlantique ne sont pas ceux de l'A330

Reuters

Les débris récupérés dans l'Atlantique par des secouristes brésiliens ne proviennent pas de l'Airbus A330 d'Air France qui s'est abîmé lundi dans l'océan, ont établi les enquêteurs.

Les débris repêchés dans l'Atlantique ne sont pas ceux de l'A330
A Paris, le secrétaire d'Etat aux Transports, Dominique Bussereau, a appelé une nouvelle fois à la prudence sur les données de l'enquête et indiqué que la priorité était la recherche des boîtes noires.

"L'objectif principal, c'est de mettre la main sur ce qu'on appelle les boîtes noires, les enregistreurs de vol", a-t-il dit sur RTL.

Dominique Bussereau a indiqué qu'il n'était pas question d'incriminer les Brésiliens, qui sont "frères" dans la douleur.

Un hélicoptère militaire brésilien Lynx embarqué à bord d'une frégate dépêchée sur place pour participer aux recherches a récupéré un coffre à bagages et deux gilets de sauvetage, à 1.100 km des côtes nord-est du Brésil, mais le général Ramon Borges Cardoso a déclaré par la suite à la presse à Recife, où ces débris ont été acheminés, que rien de ce qui avait été repêché ne provenait en fait de l'Airbus.

Onze avions de l'armée de l'air brésilienne quadrillent une zone de 6.000 km², à partir d'une base située dans les îles de Fernando de Noronha, au large des côtes du nord-est du Brésil. En mer, trois navires de guerre brésiliens passent au peigne fin le secteur présumé de la catastrophe.

L'Airbus, qui se rendait de Rio de Janeiro à Paris, a disparu pour des raisons encore non élucidées, avec 228 personnes à bord, alors qu'il survolait l'Atlantique.

Officiels et pilotes français ont invité jeudi à la prudence après la multiplication des hypothèses sur le drame.

Le journal Le Monde a avancé dans son édition datée du 5 juin que la vitesse de l'Airbus était erronée et qu'un "enchaînement d'événements catastrophiques" avait conduit à sa désintégration en vol, une thèse qui fait débat.

Le BEA a relevé, dans un communiqué publié jeudi soir, que "De nombreuses informations plus ou moins exactes ou tentatives d'explications de l'accident circulent actuellement", et ajouté que seuls deux éléments étaient établis à ce stade de l'enquête.

Il s'agit de la présence, à proximité de la route prévue de l'avion au-dessus de l'Atlantique, de conditions dites de "cellules convectives" (mouvements verticaux de l'atmosphère qui se traduisent par des courants ascendants et descendants), caractéristiques des régions équatoriales.

Le BEA relève aussi, "à partir de l'exploitation des messages automatiques transmis par l'avion, l'incohérence des différentes vitesses mesurées" de l'appareil. Le BEA annonce enfin qu'il tiendra un point de presse samedi en fin de matinée au Bourget.

KOUCHNER À RIO

Deux responsables du Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) se sont étonnés des indications du Monde.

Selon eux, la question n'est pas pour un commandant de bord pris dans de fortes turbulences d'observer une vitesse correcte ou non mais d'éviter les variations de vitesse et de conserver une ligne de vol stable.

"D'autre part, il est normal pour le pilote de diminuer la vitesse quand il rencontre des turbulences", a dit à Reuters le porte-parole du syndicat, Eric Derivery.

Deux quotidiens brésiliens disent de leur côté avoir eu la teneur des messages émis automatiquement par l'avion et qui feraient apparaître une succession de pannes lors de la traversée d'une zone de fortes turbulences.

Le quotidien espagnol El Mundo cite pour sa part le témoignage d'un pilote espagnol disant avoir vu "un intense éclat de lumière blanche qui a suivi une trajectoire descendante et verticale et qui s'est dissipé en six segments."

Ce témoignage accréditerait la thèse de l'explosion en vol. La veille, le ministre brésilien de la Défense, Nelson Jobim, avait déclaré que la présence de nappes de carburant dans l'eau écartait a priori cette piste.

Arslanian a confirmé que les enquêteurs disposaient "d'informations émises automatiquement" par l'avion, tout en soulignant qu'il s'agissait "de données de maintenance."

"Ce sont des informations indiquant qu'un appareil s'est déclaré en panne. La deuxième information, c'est qu'on a perdu l'avion quelque part au milieu de l'Atlantique", a-t-il dit.

Le président du BEA a également dit ignorer si la turbulence signalée avait eu "un impact" sur l'avion.

Dès lundi, quelques heures après la disparition de l'avion, Air France avait indiqué que l'appareil avait traversé une zone orageuse et qu'un message automatique indiquait une "panne du circuit électrique." Un porte-parole de la compagnie a précisé par la suite que l'avion avait été foudroyé, sans dire si cet élément pouvait être une cause majeure de la panne.

A Rio de Janeiro, Bernard Kouchner, ministre français des Affaires étrangères, a assisté jeudi matin à un office religieux à l'église de la Candelaria à la mémoire des victimes de la catastrophe en compagnie de centaines de parents et amis des victimes en pleurs. "Ceux qui ont disparu sont ici dans nos coeurs et dans nos mémoires", a déclaré le ministre.


Commentaires (0)
Nouveau commentaire :