Les décès par cancer diminuent, mais les inégalités régionales persistent
Le Monde.fr/Paul Benkimoun
Première cause de mortalité en France depuis 2004, le cancer touche un nombre croissant de personnes mais le risque de décéder de cette maladie diminue. Le taux de mortalité continue de varier notablement entre les régions, comme l'illustre l'"Atlas de la mortalité par cancer en France métropolitaine", rendu public mercredi 29 janvier.
"Diminution des facteurs d'exposition"
"La diminution des décès par cancer est explicable par la diminution des facteurs d'exposition, professionnels ou non, volontaires ou non. Les disparités géographiques de taux de décès par cancer s'atténuent pour les mêmes raisons et du fait des mouvements de population plus importants qu'auparavant. Elles sont toutefois encore très marquées, surtout chez les hommes", note Gilles Dixsaut, chef du département Veille, évaluation et observation en santé publique de l'INCa.
C'est le cas, par exemple, du cancer de l'œsophage. Le nombre de décès liés à cette maladie diminue depuis le milieu des années 1980 : il est passé de 5 000 par an dans les années 1970 à un peu plus de 3 000. En revanche, il existe toujours une surmortalité dans un grand ensemble nord-ouest, comprenant la Bretagne, la Basse-Normandie et le nord des Pays-de-la-Loire, alors qu'il y a une sous-mortalité dans la France méridionale.
La différence tient sans doute aux différences de consommation d'alcool (quantités et modalités), ainsi qu'aux comportements nutritionnels (fruits et légumes). La situation de la Bretagne (bassin rennais) et de la Normandie s'améliore néanmoins, contrairement à la "quasi-stagnation" des taux dans le Nord-Pas-de-Calais.