Les grèves pèsent sur le déficit commercial en octobre
AFP
Paris - Le déficit commercial de la France s'est affiché en net recul en octobre, comblé artificiellement par les effets des mouvements sociaux, à 3,431 milliards d'euros contre 4,378 le mois précédent en données corrigées des variations saisonnières, ont indiqué mercredi les Douanes.
Le recul mensuel résulte pour l'essentiel de la baisse des importations d'hydrocarbures liée aux mouvements sociaux d'octobre, souligne le ministère du Budget dans un communiqué.
Bercy précise qu'en raison du blocage des terminaux pétroliers, les approvisionnements en hydrocarbures naturels se sont effondrés, allégeant la facture énergétique d'un milliard d'euros.
Les exportations se sont élevées en octobre à 32,389 milliards d'euros, en léger recul sur le mois précédent (32,766 milliards).
Relevant qu'elles ont "reculé pour le troisième mois consécutif", Alberto Balboni, du cabinet Xerfi, souligne que la "pause" se "prolonge dangereusement".
Après un repli sensible en septembre, les ventes industrielles ont été stables en octobre avec des évolutions contrastées, les livraisons aéronautiques enregistrant une excellente performance avec un niveau de livraisons d'Airbus très élevé, indique encore le ministère.
Les exportations stagnent, aussi bien vers l'UE que vers les pays tiers. Ainsi, toujours selon Bercy, le dynamisme des ventes vers l'Asie compense l'important recul vers le Proche et Moyen-Orient.
Pour Marc Touati, d'Assya Cie financière, "les exportateurs français n?arrivent toujours pas à profiter du fort rebond de la croissance mondiale", contrairement à l'Allemagne qui affiche un excédent enviable de 14,2 milliards d'euros en octobre.
Lors d'une conférence de presse à Bercy le 1er décembre, le nouveau secrétaire d'Etat au Commerce extérieur Pierre Lellouche avait dressé un sombre tableau de la "faiblesse bien connue" de la France. "Les chiffres, honnêtement, ne sont pas bons", avait-il concédé.
Quant aux importations, elles se sont élevées à 35,820 milliards d?euros contre 37,144 milliards en septembre, en raison donc principalement de la chute des achats pétroliers.
La diminution des importations industrielles est très modérée avec une croissance des achats de matériels de transport (aéronautique et automobile) qui compense la baisse enregistrée sur les autres produits.
Les importations se replient fortement depuis les grands fournisseurs d'hydrocarbures naturels en Afrique, au Moyen-Orient et en Europe hors UE (Norvège, Russie et Kazakhstan). La baisse est marquée depuis l'Asie, notamment pour les équipements électroniques. En revanche, les achats à l'Union européenne progressent, plus particulièrement les produits énergétiques.